jeudi 29 décembre 2011

Tilleul - Parfums D'Orsay : Quiétude

Rarement une maman n'aura eu une telle empreinte sur son bébé.
Une création d'Olivia Giacobetti a toujours ce tendre et ce craquant qui donnent à l'enfant de quoi raconter une histoire qui lui est propre. Et chez Parfums d'Orsay, Tilleul réussit à montrer que douceur, subtilité et sobriété peuvent se lier à la beauté pure et simple.

Il est clair que le style d'Olivia Giacobetti se rapproche plus d'un paysagisme légérement impressioniste que d'une vanité baroque. C'est pourquoi nous sommes rarement étonnés, du moins surpris lorsqu'on nous présente Tilleul. Cependant, l'ennui se tient loin de nous. Très loin !

Corot, Souvenir de Morte Fontaine, 1864

D'une manière similiaire à Une Rose, la sublime Fleur du Malle, Tilleul parvient à exister en trois dimensions. Ainsi, dans un registre vert, tendre et craquant, nous voilà en train de nous enfoncer dans une forêt claire, à l'allure un peu mystique, mais pas trop. Juste de quoi nous inciter à l'exploration sylvaine, sans qu'il y ait un quelconque sentiment de peur.
Et c'est là tout le compromis du parfum : tout est équilibré de manière à ce que seul un sentiment de quiétude, murmure d'une ataraxie diffuse, se fasse ressentir à chaque respiration. C'est pourquoi on arrive à peine à en parler sans commencer à partir dans de vagues figures clichés entre clairière, licorne, et après-midi reposant. Et cependant, dieu sait que ce parfum inspire.

Pour ma part, le tilleul fait toujours référence à l'enfance, que ce soit chez Goutal ou chez L'Artisan Parfumeur. Chez Parfums d'Orsay, en plus de la dimension proustienne, Olivia Giacobetti réussit à donner du sens aux couleurs : vert, bleu, jaune, ... Dans ses traditionnelles notes de concombre aqueux, d'iris délicat ou de blé craquant, Tilleul se déploit confortablement.

Et parfois je me dis que, tout de même, la parfumerie grand public pourrait sans aucune honte faire des sorties de cet acabit sans que la foule se mette à villipender sur la beauté du parfum. En attendant, Tilleul demeure un petit délice de perfumista, simple, beau et accessible, à porter comme si on tenait microsystème vivant entre nos mains.

Tilleul de Parfums d'Orsay respire.



J.

4 commentaires:

  1. Comme ça faisait longtemps qu'on avait pas de vos nouvelles. D'ailleurs, où est Phoebus ?

    Je connais ce Tilleul, qui est vraiment très beau. Mais comme vous le dites, il est marqué par l'empreinte d'Olivia Giacobetti. Peut être un peu trop pour moi. Il me rappelle son travail pour IUNX, dont j'ai pu découvrir les créations il y a peu.

    Le tableau et la musique synthétise bien le parfum : un parfum de la nature, très beau, classique sans l'être. Mais je le dis, à mon goût trop marqué par sa "maman" ;)

    Hâte de vous relire !
    Diane

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  2. Ah Diane ça faisait longtemps ! Ravi de vous revoir ! Phoebus reviendra bientôt. Enfin... je l'espère ^^

    Oui, je suis d'accord, il est vraiment trèèèès signé Giacobetti, mais après tout, moi je ne m'en plains pas. Chez IUNX, L'Eau Baptiste lui ressemble vraiment beaucoup, en plus aqueux je dirais (plus concombre et feuille de violette en somme). Mais j'adore les deux !

    A bientôt ;)
    J.

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  3. Oui voilà, L'Eau Baptiste !
    Une sorte de plongeon vert et frais, qui me rappelle aussi un peu L'Heure Brillante de Cartier (qui m'a vraiment réconfortée pendant cet été)

    A bientôt aussi !
    Diane

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  4. L'Heure Brillante est nettement plus hespéridée ! Cela dit, moi elle m'évoque vraiment l'enfance, j'ai l'image d'un grand classique lumineux et équilibré. Je l'aime vraiment beaucoup...

    Bises !
    J (et votre Phoebus est revenu ;) )

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