dimanche 25 août 2013

La Fin : Eau de Narcisse Bleu, 1ère partie

Chers lecteurs,

Avec la fin de l'été vient la fin de la saga de l'été J&P. Je tiens d'abord à vous remercier de nous avoir suivis pendant ces deux mois d'aventures et j'admire la sagacité de ceux qui ont tenté de trouver la réponse aux énigmes qui étaient cachées dans les textes.

Comme vous l'avez deviné, le billet exceptionnel qui mettra fin à nos aventures portera sur l'Eau de Narcisse Bleu d'Hermès. Pourquoi ? C'est que, je crois n'avoir jamais été si touché au fond de moi par un lancement en parfumerie, qui plus est en grand public. A vrai dire, cette cologne est même rentrée dans mon top 3 de tous les temps, derrière Iris Silver Mist et Dans Tes Bras. Dès son lancement, j'ai été bercé par plein d'images, de sensations, de musique, de couleurs et j'ai commencé à écrire à partir de l'Eau de Narcisse Bleu, de manière la plus naturelle possible.




En élaborant la saga de l'été, j'ai voulu marquer toute l'émotion que j'ai pu ressentir avec cette Eau de Narcisse Bleu en vous impliquant au maximum, d'où cette idée d'enchaînement de billets avec des parfums que je voulais aborder depuis un certain moment. Et comme je l'avais annoncé dès la lettre au lecteur, cette saga se devait de s'achever sur une récompense exceptionnelle !

Dès lors, j'ai contacté directement la maison Hermès en leur expliquant toute la démarche, le cheminement et mon amour pour ce parfum (qui je l'avoue reste quand même assez indescriptible). Et il s'avère que ma correspondante a été touchée - et j'en suis vraiment heureux ! - par ce qui s'avère être un billet différent de bon nombre d'articles plus "promotionnels" que vous pouvez lire habituellement.

The Tree of Life, T. Malick

Ainsi, grâce à la générosité et à la sensibilité de la maison Hermès, j'ai l'immense plaisir de pouvoir vous faire gagner un flacon de 200ml de l'Eau de Narcisse Bleu !

Comment ? Comme vous avez pu le voir en lisant le titre, ce billet est la première partie de la conclusion de la saga de l'été. Il y en aura trois.
Pour participer à ce jeu-concours exceptionnel, il faudra que vous commentiez l'article sur l'Eau de Narcisse Bleu, qui correspond à la deuxième partie de "La Fin", que j'espère publier le 4 septembre (le jour d'anniversaire du blog !). Le résultat sera annoncé dans un troisième billet correspondant à la troisième et dernière partie de la saga de l'été, qui sera publié deux semaines après le véritable article sur l'Eau de Narcisse Bleu.

Je suis vraiment très content de partager ça avec vous, j'espère que vous serez nombreux et que vous serez vous aussi touchés comme j'ai pu l'être par cette Eau de Narcisse Bleu...

J.

Pour le petit jeu autour de 1932, la gagnante est, sans surprise, Emeline ! Envoyez-moi un mail à drjicky@hotmail.fr, vous avez gagné la miniature de cet Exclusif ;)

PS : vous serez ravis d'apprendre qu'à force de jouer avec des arbalètes de Jimmy Choo, les scélérats à ma poursuite se sont tirés dessus, servant désormais de compost à ce qui s'annoncent comme de futurs champs de narcisse !

dimanche 18 août 2013

1932 - Chanel : La Ligne Bleue

Un homme ne verra dans un iris qui se fane qu'une question sans réponse.
Un autre homme voit le même iris et il est touché par la Grâce. Quelque chose sourit à travers lui.

À La Merveille, T. Malick

"Tirer le portrait" est une expression qui me semble plutôt populaire pour désigner la photographie d'une personne. Et si le paysage dans lequel je me retrouve en ce moment même me donne bel et bien des envies de capturer chaque instant, j'ai bien peur que mon retour sur Terre ait donné aux scélérats à ma poursuite le goût pour le Moyen-Âge, où le verbe tirer signifie plutôt lancer une arme de trait, expression signifiant ici "dégainer à l'aide d'une arbalète sophistiquée une flèche imbibée d'un concentré de Jimmy Choo périmé depuis quelques mois déjà".
C'est que, chers lecteurs, la fin est proche. Voilà bientôt deux mois que j'ai traversé avec vous désert, labyrinthe et infini. Et si des aventures sur un sol ferme et stable peuvent vous paraître plus banales, je compte sur vous pour m'aider une fois de plus : la fin est proche et, avec elle, une récompense extraordinaire.

Deux flèches sifflent, agissant comme un signal d'alarme : trêve de rêveries, il faut fuir, poursuivre mon périple et trouver un havre de paix où je puisse bénéficier du silence et du calme. Fouler l'herbe est ainsi un des plaisirs de la vie les plus ennuyeusement réjouissants, et je dois admettre que la pression que l'on peut subir en tant que proie n'enlève en rien au bonheur d'être chatouillé par le vert humide sur le pied. La grande traversée au paysage uniforme (quoique vallonné) qui fut la mienne demeure donc comme un souvenir entaché d'une certaine mélancolie, où le spectacle des fleurs et de l'herbe permet de conforter les contrariétés qui vont et viennent comme les couleurs irisées de la Lune un soir d'été.
Fort heureusement, les havres sont nombreux lorsqu'on a la chance d'avoir le nez aiguisé ; et frapper à la porte de la maison de pierres blanches qui se tient devant moi semble répondre aux consolations que peuvent apporter certains parfums dans les sombres moments de remises en question.




J'ai tendance à croire que nous ne pouvons voir les choses lorsqu'elles sont parfaites. La perfection ne se remarque pas, c'est bien l'accroc et la différence qui marquent, à l'image de ces grands tableaux représentant le ciel où ce sont les écarts par rapport au modèle qui saisissent l’œil.
Ainsi, quand la porte s'est ouverte, j'ai été surpris par la discrétion de son habitante. À vrai dire, on devinerait presque sa présence seulement par l'environnement qui l'entoure : le petit courant d'air frais aux effluves humides qui passe à travers elle, la lumière diffuse et scintillante des rayons ayant rebondi sur les pierres blanches et dont le chemin infini est coupé par les tissus de sa tenue aux couleurs pleines de tempérance, les vibrations minérales émanant de ses mains fraîchement lavées et la douceur lointaine d'une chaise de bois sombre qui oblige mon hôtesse à se détourner de son chemin.

Mais quelle beauté ! J'ouvrais les yeux et voyais, accrochée au mur, une vaisselle au vécu d'une simplicité déroutante, notamment des couteaux aux manches de bois et aux lames semblant soulever l'air sans jamais être trahis par un seul murmure du vent. Près de la fenêtre, face à la table, se tenait un iris hors de terre et par conséquent fané depuis longtemps, bien que la notion de temps semble n'avoir jamais eu de véritable emprise sur cette maison de pierres blanches. Néanmoins, la nature morte qui s'épanouissait devant mes yeux fascinait par ses entrailles colorées d'un de ces bleus lointains, dont on ne saurait dire s'ils appartiennent à la mer ou au ciel, gonflées d'un rose abusé par la patine des nuits. Je prenais plaisir à tirer le portrait de cet environnement pourtant dénué de l'opulence des champs de fleurs trop séduisants, préférant le charme parfait et discret de mon hôtesse.
Toutes les fleurs fanées exposées à la lumière d'une fenêtre ne sont pas belles, il faut bien l'admettre ; mais celle là l'était. Pourquoi ?

C'est que notre sens de ce qui est beau n'est pas immuable et peut être réveillé à chaque instant par la plume d'un garçon ayant toujours froid, par un peintre touché par les nuances rosées du visage d'un vieil homme, par le nez d'un homme au goût prononcé pour les iris en fin de vie et les reflets du crépuscule dans un bocal sans poisson pour troubler l'eau qui y dort.

Mon séjour chez cette hôtesse aux traits parfaits s'est achevé, un jour. J'étais sous un arbre aux branches aux nombreuses bifurcations et baignées de lumières. L'air était vert, un vert très tendre et nuageux, presque diffus. Il donnait une teinte de vie aux pousses de blés qui entouraient les murs de pierres blanches et il mettait en valeur le petit sachet que mon hôtesse avait eu la bonté de m'offrir. Il renfermait un petit carton, support d'une encre brillante à la calligraphie mesurée, ainsi qu'un dessin.
Le petit carton me donnait l'adresse de ce havre de beauté : 1932. Rien de plus, rien de moins, si ce n'est la nuance de blanc du carton qui correspondait exactement à celle des pierres de cette maison.

Le dessin était plus beau encore, celui d'une fleur jaune vaguement bleutée.


À La Merveille, T. Malick

Parce que 1932 n'est pas forcément facile à dénicher et que chacun a le droit à son havre de paix, je met en jeu la miniature de 4ml de cet Exclusif de Chanel qui m'a été utile pour rédiger ce billet.
Pour tenter de la gagner, il vous suffira de commenter cet article. Les quelques indices permettant de trouver le parfum dont il sera question  pour le billet mettant fin à la saga de l'été J&P sont plutôt simples. Je vous souhaite une bonne chance et une bonne semaine ;)

La fin est proche.
J.