jeudi 7 avril 2011

Rousse - Lutens : Habit Rousse !

Lutens ne fait pas que du Lutens. Certes, c'est un des parfumeurs des plus cohérent qu'il soit (parfois même TROP cohérent ;), il n'empêche, j'ai été surpris. Très surpris.

Car il va sans dire que niveau épices, Lulu, il gère. Je prendrai pour illustration le splendide Arabie, métaphore olfactive du pain d'épice ! Tout reste dans l'opulence et l'attrait, on ne peut pas passer à côté d'Arabie. Sauf que,   ce poème moyen-oriental n'est pas le seul opus axé épice ! Hou non ! Car derrière le sobre (et toujours aussi magnifique) flacon des "exports", se cache un petit trésor assez discret face à toute la collection : Rousse !
Léonard de Vinci, Carnets

Avez-vous déjà croisé le sillage d'une Rousse ? A vrai dire, c'est assez étrange comme question. Personnellement, j'ai souvent le réflexe un peu pervers de faire un délicat mouvement de translation de ma tête vers le sillage d'une personne qui vient de passer, lorsque je la juge "olfactivement potable". C'est pas très discret, certes (et oui, je l'avoue tout de suite, j'ai déjà eu des regards... forts sympathiques), mais c'est souvent intéressant !

Et bien, le sillage d'une rousse est souvent particulier. L'odeur de la peau est moins marquée, il y a souvent comme une "pause olfactive" dans l'air ambiant (morale de l'histoire : toujours s'assoir à côté d'une rousse dans le métro à 18h à Saint-Lazare. Toujours).

Et Cette Rousse ne fait pas exception à la règle. Cette Rousse, je l'ai croisé dans les arcades du Palais-Royal, et il n'y a pas longtemps seulement ! A la simple évocation de ce qu'elle promettait, je me voyais l'humer délicatement, recherchant l'odeur type d'une compote de pomme chaude. Ses talons ont fait claquer les dalles des arcades, et les bruits ont résonné infiniment, passant à travers les colonnes, les vitrines pour parvenir jusque dans mes oreilles. Je prépare d'avance mon mouvement de translation, afin d'humer en toute liberté, et sans aucun scrupule. Et, sans vouloir jouer dans le mélodrame de l'élément perturbateur, j'ai pris cher.

Oui, j'ai été totalement déstabilisé. Non, je ne me suis pas fait taper pour de vrai.



Nébuleuse de Californie - Astronomy Picture of the Day
(excellent site en passant)
Et pourtant c'est une véritable claque que j'ai reçu. Ou plutôt une "non claque". Je m'attendais à un sillage empli de cannelle, gourmand et épicé à souhait, tout en feu d'artépices. Et je me suis retrouvé dans une sorte de nébuleuse olfactive : une pouponnière de particules dans un néant sensoriel. Tout l'air du sillage de Cette Rousse était saturé de son odeur à elle, tout en laissant un véritable vide. Un véritable néant où l'on respire quelque chose sans que cette chose ne puisse émoustiller nos nerfs olfactifs. 

Avec au centre de cet espace éthéré le Coeur de Rousse. Et c'est lui, lui lui lui, qui surprend ! Je m'attendais à de la cannelle, était donné que tout le monde dans les arcades du monde du parfum me le criait. Je ne la sentais pas, ne le sens pas et je ne pense pas la sentir dans l'avenir.

A vrai dire. Ce n'est pas Rousse que j'ai humé. Mais Habit Rouge, oui oui ! Notre cavalier olfactif ! Rousse est en vérité une cavalière impitoyable ! Toute de Daim Blond vêtue, elle peut même représenter la Féminité du Bois. Le tout en rendant hommage à cet Habit Rouge qu'elle emprunte le week end pour ses sorties à dos de cheval. Elle est lié à son amant du week end par une même passion autour d'un cuir discret et subtil, qui les unis mais en même temps les sépare !

Rousse balaye le champ olfactif par sa grandeur et sa classe folle de cavalière, au trot et au galop, renversant ces pauvres petits flacons qui n'ont pas compris que la parfumerie ce n'est pas que l'exubérance. Non, la parfumerie c'est la subtilité !

15 commentaires:

  1. Jicky je n'a pas compris, tu trouves que Rousse sent un peu comme HAbit rouge ??

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  2. Ah mais carrément !
    C'est pas très clair ? Parce que sinon je retravaille un peu le texte...

    Mais en gros c'est ça : je n'ai pas du tout senti de cannelle. Même genre le baton. Mais c'est bien le fond d'habit rouge cuiré que j'ai senti !

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  3. (j'ai légérement réarrangé la fin, t'avais raison, trop expéditif ^^)

    ;)

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  4. Cher Jicky, en tant que fan, je me permettrai une petite réserve : ce texte manque de clarté, mais surtout il ne nous renseigne que très peu sur le parfum dont tu parles : Rousse de Serge Lutens. On a envie d'avoir de l'information sur ce parfum, l'image olfactive d'ensemble qu'il véhicule. Et l'on a envie d'en connaître ta critique argumentée. Les considérations annexes sur la peau des rousses sont très intéressantes, mais il me manque le principal : ce que tu dis du parfum même.
    Et puis surtout : quel type de femme va être attirée par lui (non, je blague, là !!!).

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  5. Mouah ah ah !!! Je me suis bien relu, et non, décidement je suis content de moi !

    Le but du blog n'est pas forcément de "décrire ce que l'on sent dans le parfum". Il y a déjà d'excellent blogs qui le font (je vous conseille la lecture de l'article sur Rousse d'Ambre Gris). Personnellement, je préfère travailler sur l'image. Sur le contexte. (Phoebus aussi d'ailleurs : en soit, Musc Ravageur n'a pas de l'essence de petit chien toiletté ^^).

    Mais là, en plus, je ne sais pas si tu connaiss le parfum, on peut "sentir" l'objet de désir : une sorte d'absence, une saturation de particule. Puis un fond cuiré légérement aromatique. Avec des allusions à Féminité du Bois et Daim Blond. Si tu veux, en fait, ce parfum c'est un peu comme si j'avais une anosmie dessus. J'y sens une sorte de néant, avec en coeur, une puissance cuirée, sèche boisée et aromatique qui justement claque !

    Mais alors là, tu touches le coeur du problème !!! Mon Dieu ! Quelle type de fille pourrait-il toucher ? That is the question ;)

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  6. Moi, je vote pour que ça continue dans cette voie!

    Les énumérations de notes, les descriptions, désolé, mais ça ne me parle pas. Je préfère les métaphore, les ambiances, les images.

    Ok, il y a des parfums que je n'ai pas du tout cernés, mais ce n'est pas grave du tout, parce que ceux que j'ai compris (la plupart) je les ai mieux compris comme ça. Et même quand je ne voyais pas de quoi il était question, c'était, sans rien comprendre à l'odeur, un chouette moment littéraire.

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  7. Oh merci mon Chanelophile préféré :D !

    Patrice me le disait aussi la dernière fois : il n'avait pas saisi tout le parfum de la XIIIème Heure. Mais face à la description d'une Denyse ou d'une Sixtine, je préfère ajouter modestement une belle image qui me vient à l'esprit !

    Amis synesthètes, bonsoir =)

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  8. Entendu, je me rends ! Notez bien, tout de même, que je ne parlais pas de description de notes, mais plutôt d'image olfactive d'ensemble ! Je trouve très bien, en soi, d'avoir une approche plus évocatrice que descriptive. J'ai simplement eu du mal à comprendre ce texte, mais après tout, il est peut-être à l'image du parfum !

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  9. Fort bien ^^ Vulgarisons alors :p
    En gros, je me promenais dans les arcades du Palais Royal (-> je suis allée chez Serge Lutens)

    j'ai vu une Rousse (-> j'ai testé Rousse)

    je me suis pris une claque (->j'ai été surpris)

    je n'y ai pas senti de cannelle (-> contrairement à tout ce que l'on pouvait croire)

    j'y ai senti une sorte de néant (c'est difficile à décrire, mais la photo le rend bien je trouve)

    j'ai eu des évocation de Féminité du Bois, Daim Blond, mais surtout Habit Rouge...

    Voili voilou ^^
    Merci de nous suivre en tout cas Jean-David :D ! Et de faire des concessions pour nous =)

    Bonne journée et qu'elle sente bon !!!

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  10. Bonjour, et bien moi je suis on ne peut plus rousse et depuis sa sortie en 2007 porte… Rousse, voui voui. Non pas pour faire un jeu de mot facile, mais parce que je sens (dans tous les sens du terme) une réelle adéquation !

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  11. Bonjour Anonyme !

    C'était donc vous, la belle femme que j'ai croisé dans les arcades du Palais Royal ;)

    Vous m'avez...électrifié !

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  12. Cela aurait été un honneur Jicky ! Sans aller jusqu’à l’électrification, ce parfum suscite beaucoup de commentaires positifs et intrigués autour de moi, on m’a souvent demandé son nom (d’où l’effet un peu quiche de la rousse qui porte Rousse…). Des collègues savent que je suis dans la pièce à sa seule présence, il n'a pas énormément de sillage, mais mine de rien, beaucoup de volume.

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  13. Vous me faites rougir ^^

    Cela dit, vous confirmez de loin mon ressenti : le volume ! J'ai vraiment cette impression de "parfum qui englobe tout l'espace qu'il peut", mais ce de manière tellement subtile qu'on ne saurait pas définir le parfum, il a vraiment un aspect néant !

    A la question du nom de notre parfum ? Il faut répondre en langage star : "Mon parfum ? Bienvenu dans un autre monde". Faire un clin d'oeil et s'en aller, dans un mouvement ample de la chevelure, pour raviver le sillage, et destabiliser encore plus le curieux ;)

    Merci beaucoup de votre visite, Ô Rousse ;D !

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  14. Bon flan, mais c'est bien flûr !
    Merci pour cette explication de texte. C'était donc une allégorie. Tout s'éclaire.
    Je n'ai pas encore pratiqué mon Jicky/Phoebus, mais j'espère que dans quelques temps, je pigerai au quart de tour, hé.
    Grosses bises et bonne journée ! Qu'elle sente bon aussi. Ma belle soeur américaine débarque ici dans quelques jours, elle va m'apporter Musk de Jovan, wahou ! On est loin de Lutens, mais je voudrais enfin sentir ce truc...

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  15. Eh eh... oui, c'était peut être pas aussi évident ^^

    On fait des articles comme ça de temps en temps. Où tout passe dans l'atmosphère. Bref, merci de nous suivre en tout cas :D !

    Quant au musk de Jovan, je ne le connais pas. Tu nous tiens au courant ;)

    Bon dimanche =)

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