lundi 9 janvier 2012

Shalimar, Guerlain - Sweet Transvestite

(it's Phoebus, bitch).


  • Bon allez. J'le dis ou pas ?
  • Non, tous les amoureux de Shalimar vont se mettre à flipper.
  • Y'a aucune raison pourtant... Et en plus c'est juste une image personnelle.
  • Rappelle-toi de L'Heure Bleue, certains ont mal digéré le coup de la mamie fourrure.
  • Mais ça, ça prouve juste qu'ils ont pas lu l'article jusqu'au bout... c'était une critique positive en fait.
  • Anyway c'est tendu ton thème là. Y'aura forcément quelqu'un quelque part qui trouvera le moyen de mal le prendre, ou...
  • Oh et puis croûte à la fin, je le dis quand même, j'y tiens.


Oui, j'ai des dialogues intérieurs parfois. (Mais ne vous inquiétez pas, nous allons très bien).
Bref, j'ai senti Shalimar à la bibliothèque sur un transsexuel.


"I'm just a sweet transvestite from transexual transyl-vanilla"


Et c'était supercool pour des raisons que je vais développer dans quelques secondes, mais d'abord je préfère mettre les choses au clair : les références à Tim Curry du Rocky Horror Picture Show s'arrêtent là. C'était juste pour l'accroche. Oui, parce qu'au contraire le transsexuel-de-la-bibliothèque que j'ai croisé en juin pendant mes révisions était très femme, lui.

La bibliothèque en question reste ouverte jusqu'à 23h. Le jeudi soir, il n'est pas rare d'y croiser des étudiantes un peu trop élégantes pour le contexte, mais qui gagnent ainsi du temps en sortant danser directement après la fermeture sans devoir retourner chez elles pour se changer. Pour cette raison je n'ai pas été surpris d'entendre des énièmes talons claquer le long des tables, et encore moins de constater une petite robe rouge sous de très longs cheveux noirs se diriger vers un rayon précis de la section économie. Plus surprenant en revanche, la réponse du sillage qui m'atteignait au moment où l'étudiante disparaissait à l'angle. Lourd, à contretemps, c'était Shalimar dans une version qui était au moins l'Eau de Parfum !.. J'en ai posé mon stylo. C'était tellement plus que ce que j'espérais croiser dans une bibliothèque.

Shalimar fait parti de ces parfums mythiques qui évoluent de manière surprenante sur une journée, mais conservent malgré tout une saveur, une identité, une signature évocatrice à n'importe quelle heure. Rien ne disparait vraiment, seules les proportions changent : ainsi la violence du départ bergamote ascendant vanille/opoponax se mue suavement en une vanille/opoponax ascendant bergamote dans le dernier acte. Ces matières dominent à mon nez, et font toute la magie de Shalimar, mais cet "accord type" ne serait rien sans le soutien du patchouli, du benjoin et de l'iris qui forment un joli écrin de cuir et confèrent une surprenante, puissante marque masculine à l'ensemble. Un parfum du temps où on savait que femme et girly ne veulent pas dire la même chose.

Le tempo de ses chaussures m'avertissait de son retour imminent, mais la vérité c'est que je ne m'étais pas remis à travailler : j'attendais qu'elle ait fait son choix, tourné vers l'allée, me demandant quel genre d'étudiante pouvait snober ainsi les sucraillons mainstream dont elle était le public cible.

De face, le manuel qu'elle tenait nouvellement du bout des doigts a d'abord attiré mon attention sur ses ongles entretenus très longs, et d'un rouge plus soutenu que la robe, plus proche de celui des lèvres. Mais presque instantanément, je notais que ses hanches étaient peut-être un peu trop droites, ses épaules peut-être un peu trop marquées, et sa mâchoire peut-être un peu trop... Ou pas assez ...? Malgré un maquillage et une coiffure soignés, le doute était permis et s'est 'peut-être un peu trop' trahis sur mon visage. L'espace d'une seconde.

Je souhaite sincèrement qu'il ne l'ait pas remarqué. Ou bien est-ce l'habitude qui lui a enseigné à conserver malgré tout, face aux regards, cette démarche confiante sur des talons plus hauts que beaucoup de femmes ne pourraient supporter ?

Seconde vague de Shalimar.

J'étais, en fait, fasciné, par cet homme (homme car de face il avait sans doute plus de 25 ans, tenait plus du chargé de travaux dirigés que de l'étudiant). J'ai toujours été secrètement admiratif des transsexuels. Peut-on être plus brave ? Peut-on être plus honnête ? J'envie cette manière extrême de pouvoir dire "voilà ce que je suis, voici comment je m'aime", d'incarner une vie qui à elle seule est un majeur levé à une société qui ne sera jamais en mesure de comprendre ce qui déborde du traditionnel. On a tous plus ou moins des difficultés à assumer ce qui nous plait et la façon dont on souhaite l'exprimer, nos passions, ce qui fait vivre, coupe le souffle – on peut choisir, on choisi souvent, de se taire, de s'aliéner pour préserver la quiétude des tiers qui ne nous en souhaitent pas tant, par amour, ou par peur de la marginalisation, ou par, ou par.

Le regard des autres m'a toujours atteint et déterminé de manière considérable. On m'a élevé dans la peur de décevoir. Je sais que je ne suis pas dans cette bibliothèque pour les bonnes raisons.

Shalimar, c'est beaucoup de choses. C'est "la demeure de l'amour" en sanscrit. C'est le parfum le plus féminin qui trônera à jamais dans les Sephora, le plus masculin également, le plus sexualisé en tous cas, la rencontre. Shalimar, c'est un best-seller porté par une grande quantité de mamies-fourrure "parce que c'est du Guerlain". Shalimar, c'est le parfum d'une vie pour une infinité de femmes – je ne crois pas aux parfums d'une vie. Et pourtant, porté par ce jeune homme, Shalimar arrivait à devenir l'une des plus belles manifestations d'individualisme qui m'ait été donné de sentir, si juste, précisément juste, le parfum d'une vie, tu ne crois pas aux parfums d'une vie, et alors ?


Shalimar enfin, c'est la certitude de quitter une pièce en laissant planer derrière soi ce majeur levé, ce fond queeré-vanillé à tomber par terre, une éternité.



41 commentaires:

  1. Photo par Patrice, sur son tumblr "musque moi!" http://musquemoi.tumblr.com/

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  2. Que j'aime ce billet !!!
    Au delà de ce qui est dit du parfum (que j'ai porté), je l'aime pour toute la sincérité qu'il en émane.
    Gosh I luv this blog ;)

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  3. Merci En Passant ! Et félicitation pour votre petit fils (oui j'ai zieuté un petit peu votre blog ;)) ! Ma maman aussi va être grand-mère pour la première fois dans quelques mois... Bonne soirée !
    P.

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  4. Bon, alors là je vais taper un scandale...

    ... cet article est vraiment bien!
    Et je comprends tout à fait ton ressenti dans cette bibliothèque, face à ce sillage, et de surcroit, face à un homme, une femme... on ne sait plus trop!

    Je suis un homme, et je porte Shalimar, en EDP et en Extrait, parfois associé à Muscs Koublai Khan lorsque je veux me faire "animal", ou à Musc Ravageur lorsque je veux que l'on se blottisse contre moi! Et je ne me travestis pas!!!
    J'aime ce décalage, cette ambiguïté dans le sillage, ce détournement de parfum !

    Encore bravo pour cet article Phoebus, ça fait vraiment du bien de te relire!

    A bientôt...

    PS: je suis fier que ma photo illustre ce bel article!
    PPS: je connais quelques lecteurs qui vont s'offusquer à la lecture de cette publication, et ça me fait rire d'avance. Et comme on dit ailleurs: OSEF !

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  5. Merci patachou ! Je ne sais pas, Anne/The Rebel Gardener m'a dit que l'article était super transphobe (?) sans me donner plus d'explications. Ce n'est évidemment pas du tout intentionnel, mais si quelqu'un sors de cette lecture choqué et peut m'expliquer pourquoi, je le retirerai sur le champs bien sûr.

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  6. Je ne vois rien d'offensant dans cet article, aucun jugement n'est affiché, seulement une image, photographiée dans l'instant, une scène vécue que ton cerveau a imprimé, et que tu veux nous faire partager!
    En effet, si quelqu'un se sent froissé, insulté, qu'il explique pourquoi, car il n'y a pas matière à tortiller du *** !!! C'est juste une constatation, sans l'ombre d'une critique!
    Celui qui trouvera cet article déplacé, devrait avant tout chercher d'autres articles sur le net à ce sujet, et se rendront compte, au final, qu'il n'est en rien offensant!

    Du moins, c'est mon point de vue...

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  7. Phoebus enfin! Et du très bon, comme toujours! Je crois que je suis encore plus fan de l'auteur que du parfum...

    (Mais elle plutôt que il, non?)

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  8. Merci ! Oui j'étais sûr que tu ne serais pas emballé par le sujet de l'article...

    Je me suis posé la question de la pertinence du pronom, aussi ! Au final j'ai choisi d'utiliser "il" dans la seconde moitié de l'article (après la prise de conscience) pour que ce soit plus clair pour le lecteur. (Bien qu'il conviendrait effectivement d'utiliser "elle" en dehors du texte).

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    1. Ah mais si, j'aime beaucoup Shalimar! Pas pour le porter peut-être mais préférer un parfum sur d'autres que sur soi ne veut pas dire forcément qu'on l'aime moins que ceux que l'on porte. Il ne me correspond tout simplement pas, il n'est pas en accord avec moi, voila tout.

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  9. Bravo Phoebus, vraiment...Je n'ai jamais lu d'article aussi personnel et fort sur Shalimar. Transphobe ? Cet article ? Y'a un moment, va falloir arrêter...
    Newyorker

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  10. Quel bel article. Fort et émouvant. Rien à redire sur votre perception de Shalimar, un colosse redoutablement sensuel mais sans identité sexuelle...ou alors est-elle variable?
    Au delà de l'émotion véhiculée par la fragrance et la "femme en rouge" il y a aussi votre conscience du désaccord entre vos aspirations profondes et le chemin que vous parcourez actuellement...
    Au plaisir!

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  11. Il était très femme, lui. Sublime.

    Sinon, bel article pour un parfum qui fut beau.

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  12. c'est un grand plaisir de vous relire, Phoebus, bravo !
    la dernière fois que j'ai papoté avec un trans, elle/il portait Giorgio, un peu moins classe...

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  13. Bel article sensible. Je ne lis rien de transphobe. A moins de l'avoir mal interprété...

    B

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  14. Un retour en force pour l'ami Phoebus !

    Toujours aussi frais et juste, avec ce je-ne-sais-quoi presque limite.

    La signature du blog j'imagine ;)
    Diane

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  15. Oh merci beaucoup Newyorker, Jeeks, Blaise-Alexandre, Jeanne, B et Diane !
    Bon, je vais laisser l'article tel quel alors :]

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  16. Magnifique texte, émouvant, humain...
    Bravo!

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  17. C'est bien écrit mais.. au fond très banal comme vécu, surtout quand on connait l'histoire des premiers Guerlain, bien avant " Shalimar ". Et puis cette frontière masculin/féminin est dépassée en parfumerie comme en sciences, bref......

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    1. Anonyme, je ne parlerais qu'en mon nom étant donné que je n'ai pas écrit ce billet.

      Je suis personnellement d'accord avec vous sur l'aspect "perception masculin / féminin". Cela dit, parfois cette frontière permet de saisir un parfum. Ou du moins de lui trouver une occurence particulière. Magré son côté aguicheur, évident et son statut de classique, je ne trouve pas Shalimar si clair que ça. Et pas que pour une histoire de sexe.

      Dans un aspect personnel et paradoxal, Shalimar est le classique Guerlain que je porte le plus souvent. Et pourtant peut être celui qui me parle le moins (tout étant relatif, je le considère tout de même comme un chef d'oeuvre à des années lumières de tout ce qui se fait en ce moment, comme tous les vieux Guerlain d'ailleurs, sans rentrer dans le débat Guerlain avant/après).

      Enfin, Phoebus est le premier à dire que cette frontière est dépassée, avec moi et avec nous (je parle des blogueurs et des lecteurs), s'il est pertinent de toucher le débat du sexe des parfums, le mieux est de le remuer...

      Jicky

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  18. Bonsoir,

    Oui absolument. Mais je n'ai jamais dit que Shalimar était clair, d'ailleurs aucun parfum ne l'est finalement. L'évolution sur la peau peut changer la donne à tous points de vue et là à chaque fois c'est une découverte et un mystère. De même qu'un rouge à lèvres sera différent selon la carnation, la couleur des lèvres, des cheveux ou tout simplement l'humeur du jour, un parfum prendra des allures versatiles aussi ! C'est sûrement Baudelaire qui en parle le mieux.
    Oui Shalimar est un chef-d'oeuvre je suis complètement d'accord, hélas ici sur Bordeaux beaucoup de références Guerlain ont disparu, sauf justement pour Shalimar qui garde sa ligne pour le bain, chose devenue très rare en parfumerie mainstream. Vol de Nuit, autre chef-d'oeuvre ambigu aussi a quasiment disparu, en tout cas je l'aperçois moins qu'avant. Je ne sais pas si vous portez Jicky justement, même chose quel parfum mais idem je le vois de moins en moins. Masculin/Féminin j'avoue qu'avec Guerlain ( les anciens ), la frontière est floue et tant mieux ! Ce qu'on fait maintenant et vous avez raison de le marteler : du formatage olfactif extrêmement nocif et délétère, mais business is business ! Il reste ces fameuses niches auxquelles nous Bordelais n'avons pas accès puisque les maisons originelles sont à Paris ou Grasse peut être ?
    Bonne soirée.

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    1. Mado, comment ça y a rien sur Bordeaux ? Vous avez Malle, Goutal, Lutens, Dyptique voire même des Penhaligon's et même des Eau d'Italie, que par chez nous, n'avons même pas à disposition !

      Et j'en omet bien d'autres.

      Cependant, vous déplacer votre réflexion initiale. Oui, les Guerlain classiques se font rares en province. C'est un problème oui. Et je me permet de contester, non tous les parfums ne sont pas pas clairs. Entre le dernier Jimmy Choo et Vol de Nuit, permettez moi de dire qu'il y a un fossé. Et pas qu'un petit.
      Quant à Baudelaire oui, cet homme avait tout compris.
      Quant à moi, je possède aussi bien Shalimar que Vol de Nuit, en passant par Jicky, Mitsouko ou L'Heure Bleue. Ce qui ne m'empeche pas de rester un petit jeune homme de 17 ans. Il en est de même pour Phoebus. Comme quoi, cette question de frontière n'est même pas à envisager sur le blog ;)

      A bientôt !
      Jicky

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  19. Bonsoir,

    Désolée de vous avoir offusqué jeune homme.. Non tous les parfums ne sont pas clairs, quant à Jimmy Choo c'est une hérésie. Je suis très Guerlain aussi, je vous rassure ! Mais je maintiens que les parfumeries ou cabinets de parfumerie sont à Paris. Si vous connaissez Bordeaux, et bien vous savez que c'est une ville très banale question shopping. Nous avons des façades 18ème splendides mais derrière ces mêmes façades, nous n'avons pas la rue de Valois et les parfums de Rosine... Idem pour Guerlain, Frédéric Malle ou Dyptique, historiquement situé au 34, Boulevard St Germain. Or, acheter un parfum c'est toute une histoire qui se déploie et tout un ressenti. Très franchement en dehors de l'Artisan Parfumeur, je n'aime pas entrer dans ces parfumeries bordelaises. Il y a des marques que l'on a envie de découvrir autrement, dans les boutiques classées ou d'origine. J'aime le chocolat et quand je vais chez Debauve et Gallais et bien la première chose que je remarque, c'est bien sûr le quartier et la façade classée. Voilà pourquoi j'aime tant Paris.. Ici, pour faire court, il manque une âme. Et vous le verriez très vite si vous y étiez ! Oui il y a Mauriac, Montesquieu, un Grand-Théâtre maçonnique vraiment très beau, des quais aujourd'hui très élégants mais l'atmosphère reste guindée et froide. C'est facile d'acheter un sac Vuitton pour le montrer, c'est beaucoup plus difficile de bien le porter. Même chose pour les parfums, ici on s'exhibe volontiers mais où est l'âme dans tout ça ? Il y justement de l'âme sur votre très joli blog et il y en a sur Paris ! La Gironde est belle mais.... Mais je refuse obstinément d'entrer dans ses parfumeries ou ses boutiques de luxe. Un jour, j'ai demandé à sentir " le Pot aux Roses " ici. J'ai non seulement été mal accueillie mais en plus mal renseignée. Et non il n'y a pas de rose dans ce parfum, la vendeuse m'a soutenu que oui et de façon désagréable. A chaque fois que je monte sur Paris, l'accueil est parfait et le conseil aussi. Venez à Bordeaux si vous voulez car oui la Gironde est somptueuse par endroits, mais surtout n'y venez pas pour la Haute Parfumerie !
    Bonne soirée.


    Dominique

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    1. Je veux bien vous croire. Et dans ce cas c'est plutôt triste, car je connais ce formidable bonheur que de partager avec des vendeurs passionnés et réciproquement intéressés par la conversation.

      Cependant, je suis aussi adepte du parfum dans l'optique "l'odeur pour l'odeur", une sorte de construction où tout est centré sur le parfum. Où l'iris ne se dissocie plus de tel ou tel vêtement, de telle ou telle coutume, où la tubéreuse s'acoquine avec telle période ou le santal ne se montre que le vendredi (par exemple).

      Le mieux serait de profiter allégrement de balades sur Paris occasionnelle, et de continuer de porter ses propres parfums (parce que, par moment, je vous dis que Guerlain des Champs Elysées c'est pas toujours très drôle à voir...)
      J.

      (et non, vous ne m'avez pas offusqué ;) )

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  20. Bonsoir,

    L'Art pour l'Art, nous sommes bien d'accord. Et ici, honnêtement si on rencontre des passionnés de vin et pour cause, si le Bassin d'Arcachon renferme aussi des trésors uniques, et bien une certaine idée du raffinement a disparu, du moins à mon avis. Je suivrai donc vos conseils éclairés sur la question du parfum. J'ai lu votre très belle critique de " Tilleul " elle me donne vraiment envie de sentir ce parfum. Pour les autres, j'ai quelques idées dont " Portrait of a Lady " entre autres ou les parfums Dyptique.
    Et pour conclure, dans le domaine de la mode masculine, il me semble que Michel Faret est originaire de Bordeaux et qu'il s'est installé depuis longtemps à Paris, là encore toutes ces étoffes, ces brochés de soie etc.. me font dire que la beauté est résolument parisienne ! Je parle de Paris intra muros, comme je parle de Bordeaux intra muros. Ma région est bien sûr très belle, mais Bordeaux dite " la Belle Endormie " ne s'est pas vraiment réveillée malgré l'arrivée du tram. Partiellement oui, mais pour une ville classée au Patrimoine de l'Unesco ça ne suffit pas !
    Bonne soirée.

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    1. Tilleul est un très beau parfum (même si vraiment je ne trouve pas que je lui rends vraiment hommage). En tout cas les Parfums d'Orsay sont disponibles sur Bordeaux chez Jane de Boy.


      Quant à Portrait of a Lady, si vous ne le connaissez pas, je ne peux que vous encourager à aller le sentir, lui ainsi que toute la gamme Frédéric Malle d'ailleurs...

      Et les Dyptique, malgré l'orientation actuelle que je suis d'un oeil douteux, constituent une très belle gamme (si on met de côté les quelques sorties récentes vraiment vraiment décevantes)

      Bonne chance en tout cas, et si vous souhaites un peu de l'air de Paris, en souhaitant découvrir un parfum qui n'est pas disponible à Bordeaux, demandez moi, peut être que je peux vous en avoir quelques gouttes ;)
      J.

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  21. Bonsoir,

    Merci beaucoup pour votre sens critique, devenu si rare aujourd'hui, et pour votre offre ! Je viendrai sur Paris pour m'enivrer, toutes ces fragrances sont divines, je n'en doute pas un instant. Je trouve que vous rendez un bel hommage à Tilleul, parfum que je ne manquerai pas de sentir et probablement d'acheter. Frédéric Malle lui aussi m'attire beaucoup. En allant sur le site Internet, j'ai trouvé son portrait curieusement ressemblant à celui de Mozart.... Pensif et grave, du moins il m'a semblé. Pour le choix, il sera difficile ! Pour Dyptique, vous évoquez une orientation douteuse, pourquoi donc ? En parfums je suis Candide, en maquillage non et j'avoue que certaines collections de printemps m'ont laissée perplexe. Dans ce domaine là aussi, on se demande où est passée la Direction artistique. En parfumerie, même haut de gamme, il semble que ce soit pareil ! Le trio de tête c'est J'Adore, N°5, Angel, bon que dire ? Mieux vaut sentir Tilleul et oublier ce classement plus que médiocre.
    Sur ce, merci encore. Je salue l'originalité de votre blog une fois de plus.
    Bonne soirée.


    Dominique

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  22. Bonsoir,

    Encore moi l'encombrante Bordelaise euh par nécessité ! Je viens de découvrir une marque US " Strange Invisible Perfumes ", bien entendu je ne connais que le site et non les parfums. Avez-vous des échos sur cette marque au demeurant luxueuse vu les prix que j'ai vus...
    Je suis également allée par hasard chercher des parfums que j'avais portés autrefois sur Sephora, et je les ai trouvés mais Nina Ricci est vraiment trop chère pour moi, " Farouche " existe encore mais à quel prix, de mémoire 350 € le flacon.
    Sur ce bonne soirée parisienne donc.


    Dominique

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    1. Alors la, non je ne connais même pas la marque... M'enfin si la marque est américaine, la politique maison doit sûrement être sur des valeurs plutôt sur le "frais" voire le propre... Enfin je dis ça j'en sais rien. J'irai voir le site pourquoi pas.

      Quant à dyptique (je parle pour votre précédent message), leurs dernières sorties (eau du 34, eau mage, eau particulière et tout) sont vraiment vraiment inutiles, informés et tout. Ils vont changer leurs flacons pourtant si caractéristiques, et pis je sais pas, je sens pas leur évolution.
      Je pense qu'il faut vraiment plutôt se concentrer sur leurs classiques vraiment magnifiques : l'eau lente, philosykos, tam Dao, l'eau trois, l'eau de lierre, olene

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  23. Bonsoir,

    Propre oh oui sûrement, mais ce qui m'a logiquement fait sourire ce sont les noms très français de certains parfums. Les prix sont exorbitants mais ce sont peut être de bons parfums. C'est dommage pour Dyptique. Changer le flacon c'est changer l'identité de la marque, décidément rien n'y fait, le formatage est partout. Je pensais que l'enseigne était très assise sur Paris pour éviter ce genre d'évolution, hélas non. Je me souviens des flacons Guerlain des années 90, ils étaient jolis et puis finalement on a basculé dans le mauvais goût avec Insolence ou Shalimar Initial plus récemment, heureusement que Guerlain a maintenu une certaine ligne de conduite tout de même. Diorissimo c'est pareil, le flacon a été modifié et ça ne me plaît pas !
    Je me concentrerai donc sur les classiques de Dyptique, j'étais partie sur Tilleul mais leur collection est riche, comme vous le mentionnez.
    Dans un tout ordre d'idées j'espère que des maisons comme Fouquet vont perpétuer la tradition pendant encore très longtemps. Un jour, par curiosité j'étais allée voir leur C.A et là surprise il n'était pas si bon. Pourtant je n'ai jamais goûté des bonbons aussi délicieux que là bas. C'était ravissant ces petits pots de verre. Rien ne remplace une cuisson dans le cuivre, et en parfumerie c'est la même chose, il y a des matières nobles ou fondamentales qu'on ne peut pas remplacer. Dans une société bling-bling, qui paraît-il, est en train de muter, ce que je veux bien croire vu l'état instable de l'humanité, il est vraiment dur de garder un certain cap ! J'espère que les maisons que je connais un peu sur Paris tiendront le coup, ici même les vins connaissent des soucis à cause du réchauffement climatique et à cause de pratiques douteuses dans les chais ! Même les grands vins sont touchés, ce qui est vraiment affligeant. Je vis près du Château Pape Clément et je me demande comment la vigne résiste à la pollution des voitures. Comment faire un bon vin dans ces conditions sans compromis ni ajouts de substances disons limite pour ne pas dire autre chose.
    Reste à espérer que la poésie n'a pas disparu, visiblement non à vous lire et à relire certains de mes poèmes libres, mais mieux vaut cacher aux gens que l'on écrit ! Les réactions sont souvent sans appel et très ironiques... Je suis bien désolée pour ces gens, mais là c'est la minorité qui a raison, c'était hélas déjà le cas du temps de Baudelaire. A Arcachon, il y a ce bel hommage écrit en toutes lettres sur la façade d'une maison, à l'entrée du port : " Homme libre, toujours tu chériras la mer " et ça me fait toujours pleurer quand je le lis. Comme quoi la poésie et l'amour désintéressé du Beau n'ont pas disparu.
    Bonne soirée et merci pour vos conseils avisés sur Dyptique.

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  24. Et merci... Pour la critique de Rose Splendide, c'était mon tout premier choix avant Tilleul. Cette rose est si délicate que je ne résisterai pas longtemps. Et plus je lirai vos critiques, plus j'aurai l'envie de me parfumer au gré de ma promenade dans Paris. ça promet question budget, euh là je vais devoir manger des pâtes pendant un bon moment !
    Bonne nuit.

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  25. Mais si vous aimez l'univers de dytique, Tilleul ne pourra que vous plaire ! (comme la plupart des créations d'Olivia Giacobetti d'ailleurs). C'est une merveille de douceur, verte, aqueuse, croquante et vraiment réaliste.

    Quant à la critique de rose splendide, si vous parlez de celle sur auparfum, c'est Phoebus qui l'a écrite. Pour ma part, j'aime aussi beaucoup les créations Annick Goutal, et même les récentes !

    En tout cas, j'espère que vous aurez le temps de bien découvrir les parfumeries parisiennes, si vous avez besoin d'aide pour choisir lesquelles, n'hésitez pas ;)
    J.

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  26. Bonsoir,

    Et bien comme vous écrivez à quatre mains, je n'ai pas fait attention, autant pour moi mais que ce soit Phoebus ou Jicky c'est vraiment un plaisir de vous lire. Merci pour votre aide, je pense que mon itinéraire olfactif sur Paris s'arrêtera à 4 maisons, 4 parfums. Je suis censée éviter les parfums et en plus qui trop étreint, mal embrasse ! La rose splendide, Tilleul et 2 autres, peut être un parfum de Rosine puisque la Rose fait partie de ma vie et même de mon nom et Frédéric Malle car j'en rêve depuis des années. Ce jour, j'ai pris " 24 Faubourg " et bien des souvenirs sont revenus. C'est bien ainsi que fonctionne la mémoire, par l'affectivité. Autrefois disons 30 ans en arrière, il y avait des parfums sans doute disparus aujourd'hui : " Je reviens ", " A la Nuit", " Turbulences "... Les stands de parfumerie existaient encore, bref ce n'était pas le même univers.
    Bonne nuit sur ce et merci !

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    1. Je ne saurais que vous encourager à sentir les Frédéric Malle. Et plutot deux fois qu'une !

      Envoyez moi un mail, que je vous envoie un échantillon de tilleul (j'en ai deux) ;)
      (drjicky@hotmail.fr)

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  27. Bonjour,

    Bien sûr il va sans dire que si vous avez également besoin d'un conseil pour Bordeaux, aucun souci. Je ne sais pas si vous connaissez" La Belle Endormie", il y a un petit guide sympa qui existe aussi pour Paris : Bordeaux, secret et insolite la face cachée du Port de la Lune, 2010. C'est pas mal, et puis l'Office du Tourisme est bien développé aujourd'hui. L'été dernier et celui d'avant, une belle expo de costumes au Grand-Théâtre, peut être qu'il y aura un 3ème numéro ? Comme toujours la première était très réussie, la seconde moins mais le GT est un magnifique théâtre restauré à l'identique il y a maintenant des années de ça, il mérite le détour. En dehors de Bordeaux intra muros, personnellement je recommande un parcours dans la vaste région des Graves en partant du Château de la Brède. Là vous avez le Château de Mongenan qui est une curiosité à voir, je n'en dis pas plus au cas où Lol, ensuite le domaine de Grenade mais là il faut le voir en mai je ne déflore pas le secret de ce très beau parc, de toute façon tout est sur le web, et enfin l'étrange parc Chavat. 4 lieux à découvrir sur un même parcours l'ancienne route 113. Et en période de grandes marées ( forts coefficients d'environ 100 et plus ), en traversant le fleuve il y a le mascaret, phénomène superbe à observer depuis Langoiran pas loin du tout des lieux précédents, il suffit de prendre le pont Eiffel.
    Euh oui, on s'éloigne du parfum.. Mais pas des vins ! Les Graves ce sont des vignes à perte de vue. A l'opposé du Médoc mais les châteaux sont partout aussi. Smith Haut Laffite est à côté de la Brède, vers Martillac. Là on conjugue art su spa et vins, honnêtement je ne connais pas, simplement c'est un château qui se trouve sur le même itinéraire.
    Mais peut être que vous connaissez déjà tout ça, dans ce cas je ne sais plus quoi ajouter. Il y a beaucoup de coins vraiment jolis en Gironde mais encore une fois on sort de Bordeaux, ville que décidément je critique beaucoup ! En ville il y a tout de même un salon de thé littéraire bien agréable, " les mots bleus " que je préfère aux autres. Les restaurants fins sont nombreux, là je ne peux pas vous conseiller, je vous déconseille ceux de la rue St Rémi dans l'ensemble. j'ai entendu dire que " l'Appart " était bien, il est sur Mérignac.
    Voilà pour ce petit tour d'horizon choisi, ça ne m'empêchera jamais de préférer Paris, et toutes les chansons qui célèbrent Paris me donneraient raison, allez je mets ça au conditionnel...
    Bonne soirée.

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    1. Eh beh mon vieux !

      Je ne connais pas du tout Bordeaux (ni la Gironde d'ailleurs), si ce n'est par ma soeur qui est allée faire un concours pour une école là bas...

      En tout cas, c'est très intéressant. Je note, et je n'hésite pas donc ;)

      A bientôt !
      J.

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  28. Bonsoir,

    " Eh beh mon vieux " LOL oui ça c'est typique de Bordeaux et sa région. Même dans les milieux aisés, on entend des mots vraiment savoureux, par contre l'accent est laid. La rose se prononce "rause" encore très fréquemment, dans les familles disons chic, la voix est volontiers traînante et l'accent tout aussi moche. La belle langue française se trouve il me semble dans la région de Tours et certainement pas ici ! Mais c'est vivant, très caractéristique de la Gironde et donc évidemment fondamental pour la conservation de notre langue avec toutes ses diversités passionnantes.
    Je vous souhaite de découvrir la Gironde, c'est très beau mais... ne me dites pas que la parfumerie est bien représentée ici LOL, autrefois il y avait bien une très belle parfumerie mais ça fait 20 ans au moins qu'elle n'existe plus ! Le shopping ici c'est ennuyeux au possible et les gens sont souvent mal habillés, je veux dire sans goût, des signes extérieurs de richesse oh oui, mais pas beaucoup de sens esthétique. Des bagues à chaque doigt, seulement voilà il suffit d'une seule pour mettre en valeur la main d'une femme ! A ce sujet, j'irai peut être faire un tour du côté de Pomellato, juste pour le plaisir des yeux, je sais que l'accueil y est très sympathique et quels bijoux ravissants !
    Bonne nuit.

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  29. Bonsoir,

    Oui vous aviez raison, ce n'est que " My Insolence " qui va être supprimé... ça ne vous chagrinera pas beaucoup, euh moi non plus mais Insolence Eau de parfum m'a bien plu. Cela dit, moins que Louve et Bas de Soie que j'ai eu l'heureux malheur de sentir aujourd'hui.
    Sur ce très bonne continuation à votre blog poétique et critique dans le bon sens du terme, euh non je ne renoncerai pas à ma visite sur Paris et non je ne suis pas du tout une " souris des champs" pas plus des Champs ah non Mauboussin et sa quincaille je n'en veux pas, en revanche ma nature profondément bipolaire me porte aux excès et concernant les parfums ce n'est rien de le dire !
    Au plaisir de vous lire ici même sur votre blog.


    Dominique

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    1. Oh bAh ça va si c'est juste my insolence alors !
      Merci beaucoup pour,votre enthousiasme et vos avis,éclairés en tout cas !

      À bientôt

      (et vous m'avez pas envoyé de mail !)

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  30. Bonsoir,

    Merci à vous et si, si je vous enverrai un mail, vous savez bien que je suis accro lol ! J'ai bien aimé le coup du " snifathlon ", vous êtes donc partant mais moi aussi, seulement à priori pas dans l'immédiat car les trèfles à 4 feuilles ne poussent pas encore ici lol !
    Bonne soirée.

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  31. Désolée pour le retard dans ma réponse, mais comme j'ai encore écrit un roman disons que ça compense un peu lol.
    Mais quelle idée de flâner sur Au.Parfum. Phoebus y parle du dernier parfum d'Annick Goutal, à ce rythme là c'est à l'eau et au pain sec que j'aurai droit... Enfin un zeste de raison me fait dire : non on ne peut pas tout sentir, ni tout porter. Un zeste oui..
    Bonne soirée et merci encore !

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