J'étais pas chaud quand j'ai entendu parler de la série "Mon Numéro" sur Grain de Musc (ici). Puis les parfums sont sortis : le 1, le 6, le 8, le 9 et le 10. Je les ai tous senti, un peu précipitamment il est vrai, et si j'ai craqué direct pour le 8, poudré et subtil à souhait, les autres ne m'ont ni emballé ni marqué.
Puis à la présentation du prochain Artisan, Batucada, je suis reparti avec un échantillon du 1, du 6, du 7 (à venir, et délicieux d'ailleurs) et du 8. Devoir de perfumista oblige, je me suis attardé à papoter avec chacun des parfums. Le 1 était sympa, mais j'ai pas partagé grand chose avec lui, alors qu'avec le 7 et le 8, je me suis éclaté comme un fou !
Et il y avait Mon Numéro 6. Bizarrement, je suis de marbre avec lui, comme malheureusement pour moi assez souvent avec les enfants de Bertrand Duchaufour. Et pourtant, c'est avec lui que la conversation a été la plus intéressante !
Parler avec Mon Numéro 6, c'est comme voyager en train. Mais attention, pas le RER B, bon pour One Million et consorts, mais comme un train de nuit assez rapide, à l'étranger. Dehors, on ne voit pas grand chose, si ce n'est des reliefs et de la végétation - beaucoup de végétation - mais on sait pertinemment que ce paysage défile. Vite. Puis 6 débarque, à l'improviste. On ne le connait pas, mais il s'assoit quand même en face de vous, et vous sourit, pour entamer immédiatement une conversation de manière la plus étrange possible.
"J'suis le porte-monnaie".
Interloqué, on est là. On lève la tête et on plonge directement dans le regard vert d'eau de 6, alors que le train entame un délicat virage. Il ne faut pas chercher de sens à la phrase. 6 a réussi son entrée.
La discussion commence, et au départ, j'avoue avoir été très troublé, étant donné que le sombre inconnu s'embarque direct dans un sujet à la limite de l'insipide. Non, je ne rêve pas, on dirait J'Adore. Et que je te fous un peu de sujet capillaire, du vernis et autres joies du mascara. Sauf que son discours proche du bas de gamme est ancré dans un sujet passionnant : le voyage. 6 relate une histoire sur un voyage en Asie du Sud, et nous voilà bercé dans un conte sur la mousson, dans une optique que l'on pourrait rapprocher des aventures d'Un Jardin Après La Mousson.
Vert d'eau |
Le décor est posé, deux thèmes sont abordés, et tout est construit dans le discours de 6 de manière si fluide que me voila désarçonné. 6 a réussi, réellement. Mais ce n'est pas tout, 6 s'installe dans le fond du dossier, et sirote déjà un jus de fruit inconnu, limpide, du même vert d'eau que ses yeux.
Et aborde la suite de la "conversation", étant donné que pour l'heure je n'ai pas vraiment pu parler.
6 continue son envolée sur les voyages. C'est réellement passionnant. Le voila qui parle de montagnes asiatiques, de nuages et de neiges éternelles. Un discours très très proche de celui de... Dzongkha ! Une poésie de subtilité et d'anecdotes, mais qui malheureusement ne m'évoque absolument rien. Le drame. Surtout qu'il rappelle encore quelques souvenirs en mode J'Adore, et du Jardin. Vraiment, je suis extrêmement troublé.
Et c'est là qu'il entre enfin dans le récit que j'attendais. 6 parle maintenant de mystères, d'ombres, de lumières. On part du monde intelligible, vers un monde sensible et onirique. Comme Passage D'Enfer. Beauté et subtilité sont de mises, et j'aperçois que le regard vert d'eau de 6 s'est transformé en regard gris, délicatement teinté de bleu et de vert. Tout pétille : son récit, son regard et mon ventre.
6 a terminé. Je commence à parler, mais il me sourit une ultime fois, et part. Quitte le wagon.
Comment conclure. Oui, la discussion était passionnante, mais ce mélange de discours, entre J'Adore, le Jardin, Dzongkha et Passage D'Enfer, tout est extrêmement intéressant, mais là encore, comme souvent avec Duchaufour, je suis interloqué, mais je reste de marbre, même si pour le coup, 6 m'a intéressé. Je l'ai revu, de temps à autre, aussi bien dans une ville comme Londres qu'à Venise. Le souvenir est gravé, mais sa rencontre m'a encore troublé.
A vous de voir si 6 vous racontera la même histoire.
J.
Du bon vieux Dr Jicky comme ça faisait un bout qu'on avait pas lu, c'est fort agréable !
RépondreSupprimerQuant au parfum, ma foi, je suis perturbée voir perplexe. Le point de vue est ambigü.
Mais en matière de parfums cohérents et complexes, L'Artisan Parfumeur est passé maitre dans l'art de toucher un point précis qui dérange, mais de manière fine.
A sentir donc.
V.
Bonjour V !
RépondreSupprimerMerci =) Cet article est écrit depuis déjà un bon petit bout de temps.
Mais oui, le parfum est particulier. Je l'ai porté un peu. Non, je n'y arrive. Je ne peux pas dire que je l'apprécie. Mais vraiment, je lui reconnais une foule de qualités. C'est indéniable.
Je vois bien ce que vous voulez dire sinon : le sucre dans la Traversée, la Vanille dans Havana, ou tout simplement L'Encens de Passage d'Enfer...
Bonne journée chère V.
J.
Bonjour à vous!
RépondreSupprimerRevoilà nos Jicky et Phoebus réunis pour une rentrée en pleine forme avec beaucoup de nouveautés commentées et à commenter,ce qui laisse entendre de belles pages à venir et des lectures savoureuses pour vos fidèles.
Bonne et belle rentrée à vous deux et au plaisir de vous lire,encore et encore...
Bonjour Parfums50 !
RépondreSupprimerOn est au taquet là ! On a prévu des petits choses spéciales pour septembre et... notre premier anniversaire ;) (j'en dis pas plus).
Merci beaucoup pour votre gentil mot :) et surtout à très bientôt ;)
Jicky