Dans la jungle humide et dans la moiteur de ce labyrinthe de nature vierge, je l'ai rencontrée. Sauvage. C'est l'impression initiale que donne Carnal Flower, quand on l'aborde pour la première fois. Cependant, l'approche en elle même de cet animal en voie d'extinction vaut le détour.
A la base, pas de safaris de prévu. Juste le plaisir d'errer dans cette jungle, antre humide du monde, où le temps n'est plus tel qu'il est. La jungle est le pays des sons. Le craquement d'une branche, le vent qui fouette quelques feuilles plus grandes que notre visage dans un murmure silencieux, la goutte qui perle au bout la large verdure de cette contrée. Chaque son est analysé par une oreille au pouvoir décuplé.
Mais la jungle est aussi le pays des odeurs. Celle un peu piquante des fleurs sauvages de couleurs prononcées, celle délicatement aquatique de la végétation humide, mais aussi celle légèrement sèche du bois protégé par la densité de la nature, celle délicatement fraîche et verte de ces feuilles que l'on fait crisser sous nos pieds.
Carnal Flower est une entité réelle de la jungle. Elle est l'animal, le végétal et le minéral de l'environnement inconnu dans lequel j'erre. Animale par sa vivacité, sa fougue et son aura d'être impalpable et pourtant bien présent. Car on ne rencontre, pour ainsi dire jamais Carnal Flower. Nous la sentons, la devinons, mais jamais elle n'apparaît devant nous.
Un bruit d'ailes qui s'envolent se fait entendre juste au-dessus de moi. Des feuilles proches d'un marron passé tombent à mes pieds, et je m'arrête. Le bruit naturel de la jungle s'est éteint. Plus de crissements, de sifflements ou de résonnances aquatiques. Une accalmie effrayante, qui me révèle en fait la profonde obscurité du lieu.
Je ne suis pas en sécurité. Des sortes d'yeux invisibles s'ouvrent dans l'obscurité soudaine de la jungle. De petits bruits comme si une cape frôlait le sol jonché de feuilles titanesques parviennent à mon oreille, et je décide de me sauver. Au début, je marchai vite à vrai dire, je ne courrai pas pour ne pas m'effrayer moi-même. Mais... les odeurs furent plus rapides ! La violence d'un coup dans le ventre, d'un autre à la tête et un dernier juste sous le nez, sans y rentrer, m'assomma. Je suis tombé, le visage dans la terre. Je ne bougeai plus, de peur d'être à nouveau assailli, mais en fait, je fus aidé.
La jungle est versatile. Carnal Flower aussi. Tantôt sauvage, elle est maintenant douce. Je relève ma tête en vitesse et observe alentour, cherchant désespérément cette créature finalement omniprésente. L'obscurité s'est atténuée. A vrai dire, je pense que la pluie commence à tomber. Elle réveille à nouveau la nature : le bruit des petites gouttes qui se transforme en grosses perles d'eau, et qui finissent par tomber sur la terre, dans un chant d'odeurs, de sons et d'images somptueuses. J'ouvre un peu la bouche, et quelques gouttes de cette bruine blanche et fraîche me tombent sur la langue, réveillant un gout un peu amer, lacté et profondément humide dans toute ma bouche.
La bruine s'intensifie au fur, et devient une véritable pluie tropicale. La jungle si hostile au départ est devenue presque qu'accueillante. Des vapeurs semblent s'échapper du sol, des arbres, des lianes et des feuilles. Tout devient noyé dans cette brume inexplicable. Tout se fond.
Et dans un dernier souffle de vent, je sens une dernière fois le sillage de Carnal Flower dans l'air.
Henri Rousseau, Tigre attaquant un buffle
Je ne suis pas en sécurité. Des sortes d'yeux invisibles s'ouvrent dans l'obscurité soudaine de la jungle. De petits bruits comme si une cape frôlait le sol jonché de feuilles titanesques parviennent à mon oreille, et je décide de me sauver. Au début, je marchai vite à vrai dire, je ne courrai pas pour ne pas m'effrayer moi-même. Mais... les odeurs furent plus rapides ! La violence d'un coup dans le ventre, d'un autre à la tête et un dernier juste sous le nez, sans y rentrer, m'assomma. Je suis tombé, le visage dans la terre. Je ne bougeai plus, de peur d'être à nouveau assailli, mais en fait, je fus aidé.
La jungle est versatile. Carnal Flower aussi. Tantôt sauvage, elle est maintenant douce. Je relève ma tête en vitesse et observe alentour, cherchant désespérément cette créature finalement omniprésente. L'obscurité s'est atténuée. A vrai dire, je pense que la pluie commence à tomber. Elle réveille à nouveau la nature : le bruit des petites gouttes qui se transforme en grosses perles d'eau, et qui finissent par tomber sur la terre, dans un chant d'odeurs, de sons et d'images somptueuses. J'ouvre un peu la bouche, et quelques gouttes de cette bruine blanche et fraîche me tombent sur la langue, réveillant un gout un peu amer, lacté et profondément humide dans toute ma bouche.
La bruine s'intensifie au fur, et devient une véritable pluie tropicale. La jungle si hostile au départ est devenue presque qu'accueillante. Des vapeurs semblent s'échapper du sol, des arbres, des lianes et des feuilles. Tout devient noyé dans cette brume inexplicable. Tout se fond.
Et dans un dernier souffle de vent, je sens une dernière fois le sillage de Carnal Flower dans l'air.
C'est marrant, moi, bien loin de la jungle, Carnal Flower m'évoque les plantes d'appartement qui n'ont que des feuilles ! Ca m'évoque toujours l'odeur de ces feuilles très épaisses et très verte qui suinteraient sans doute une sève puissante et un peu âcre si on les pliaient en deux jusqu'à ce que leur souplesse finisse par craquer.
RépondreSupprimerMais Carnal Flower est aussi bipolaire, elle a un côté très doucereux... Je vois du jaune canari dans les notes de fond, ca évoque quelque chose de miellé, de lacté...
En fait, contrairement aux vraies plantes carnivores, elle n'affiche pas toute sa beauté et sa douceur d'abord pour mieux gober les moches... Elle tend plutôt à une démarche contraire ! Pas si méchante que ça ;) En tout cas c'est une de mes Fleur du Malle préféré !
"En fait, contrairement aux vraies plantes carnivores, elle n'affiche pas toute sa beauté et sa douceur d'abord pour mieux gober les moches..."
RépondreSupprimerJ'ai du relire 3 fois avant de me dire que tu avais oublié la lettre u de "mouche" :p
Oui, je sens bien ce que tu veux dire, mais je sens personnellement énormément le côté végétation tropicale ! Vraiment saisissant !
Ce n'est pas ma préférée car ma peau ne lui rend pas vraiment hommage (elle n'a pas beaucoup de tenue sur moi, alors que sur une personne que je connais, elle tient trèèès bien), mais objectivement, elle est de toute beauté !
J'ai relu avec touche sous le nez... Bravo, c'est exactement ça. Et je doit admettre que la tubéreuse en solo n'est pas pour moi, je ne l'aime que dans une chorale. N'empêche, c'est un portrait d'empoisonneuse saisissant!
RépondreSupprimerLa tubéreuse pure, je le trouve très belle pourtant. Mais pour moi, c'est Tubéreuse Criminelle qui l'interprete le mieux.
RépondreSupprimerLà, Carnal Flower est une tubéreuse faite je trouve non pas avec une matière, mais avec pleins de facettes l'évoquant. Un peu comme le travail qui a été fait pour Iris Silver Mist. Toc, un peu de note épicée, de note lactée, de note fleur blanche, de note boisée, de note verte... Il y a pas vraiment les facettes camphrées de la concrète de tubéreuse par contre.
Dans une chorale, la tubéreuse veut quand même trop faire sa star des fois. Puis des fois, elle a tellement la flemme de chanter, qu'on ne la voit même pas ^^
Tubéreuse Criminelle, je peux vraiment pas. Sur moi, c'est le vieux médicament poussiéreux qui ressort. Intéressant: oui, mais séduisant: non!
RépondreSupprimerOh si sur peau il est extra pourtant !!!
RépondreSupprimerTrès génant aussi. Comme le dit Uella, il a un côté Sharon Stone dans Basic Instinct !
Je trouve l'exercice original et interessant sur peau !