mercredi 29 septembre 2010

Ambre Narguilé - Poursuite dans la Nuit

Je n'avais plus le moindre doute.
J'étais suivi.

Cette silhouette élancée, menaçante se dessinant dans l'obscurité palpable de la Nuit ne pouvait être qu'à ma poursuite. Je sentais le sang monter à ma tête, mes sens se décuplant et l'air froid de l'obscurité rentrer dans mes poumons de manière saisissante. Des sueurs froides commençaient à couler sur mes flancs. Je ne savais pas quoi faire.
Courir. Meilleure solution pour montrer que l'on est reperé.
Continuer l'allure. Se faire rattraper.

Une seule solution, se cacher.

Bizarrement, je n'entendais plus que ma respiration et le frottement de mes bras sur ma veste. Je sentais la présence de l'Autre, qui continuait à gagner un terrain précieux. Le trottoir était humide. A côté de moi, une ligne de chemin de fer abandonnée dans une sorte de campagne urbaine, me bloquait la seule issue de fuite possible.

Pourquoi donc cette ville n'avait aucun éclairage ?

Je commençais à paniquer dangereusement.

Mais, en bon film américain que je pensais subir, je savais qu'il y avait un truc. Je pouvais pas me faire avoir. Bon, je ne suis ni McGyver, ni Hercule Poirot. Mes pas avançaient de manière machinale, et les rouages de mon cerveau cherchaient en vain la solution.
Mais elle vint d'elle même.

Au bout de la ruelle, une lumière orangée éclairait la chaussée de sa douce teinte. La lumière au bout du tunnel, littéralement. L'Autre, derrière moi ne faisait toujours aucun bruit. A vrai dire, je pense même qu'il avait disparu. Sans me retourner, je fonçai vers la lumière, et rentrait dans le bâtiment.

La première chose qui m'assaillit me stoppa net.
Tel une énorme gifle, je reçus en pleine face l'odeur qui fait chavirer le moindre homme. Celle qui vous détend immédiatement.

La compote de pommes chaude à la cannelle.

Une créperie, j'étais arrivé dans une créperie bretonne, à la déco bien chargée, boisée, dentellée, lumieuse, petite. Aucun pan de mur n'était libre : des tableaux, des dentelles, des meubles, des tissus, des appliques murales... Puis cette odeur enivrante, caractéristique de cette compote chaude que je mettais dans les crèpes, avec une touche de cannelle, épice que je ne supportais d'ailleurs que dans ce plat.

L'ambiance était assez animée, les serveurs zigzaguaient entre les tables proches, les gens parlaient, riaient. Certains même se donnaient des accolades peut être un peut trop chaleureuse.

Mais personne ne me voyait. J'étais comme confondu dans la boiserie du mur. Les serveurs passaient près de moi sans même m'adresser un regard. Puis je remarquai que tous les clients s'échangeaient de drôles de regards. Parfois complices, parfois noirs.
Le sensation de froid propre à la peur ressurgis en moi. Mes sens se remettaient en action, les mouvements des clients ralentissaient comme par magie, pour que mon esprit analyse toute la situation. Le tic tac redondant d'un horloge en chêne placée dans le coin de la salle semblait rythmer les mouvements de mes yeux. Yeux qui s'arrêtèrent sur une porte entrouverte.

Ma curiosité me poussa jusqu'à cette ouverture, presque fondue dans le mur. Aucune lumière derrière cette échappatoire. J'étais comme attiré par des effluves d'alcools. Je pensais aux arrières des bars illégaux dans les années années pendant la Prohibition aux Etats-Unis. Une fumée enivrante se dégageait de l'entrebaîllement.

Je décidai de rentrer.

Il n'y avait aucune lumière. Tout étair enfumé.

Et l'Autre était là.

4 commentaires:

  1. Un très bel article original sur un parfum qui l'est tout autant.

    Maintenant que vous le dites, c'est vrai que Ambre Narguilé a réellement une note pomme-cannelle

    bravo

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  2. Bonsoir Anonyme !
    Bienvenue =)

    Et merci... Personnellement, c'est impression me poursuit pendant les 15 premières minutes. Après, je vois plus des notes boisées, fumées et épicées, une ambiance bonne enfant qui tourne vite à un univers sombre ;)

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  3. Je viens de découvrir votre blog et prend beaucoup de plaisir à le lire...et c'est très amusant, j'ai lu cet article quand en même temps France musique passait une danse polovstienne de borodine ...cette danse l'illustre parfaitement, comme une course un peu effrénée et angoissante, au milieu de laquelle se trouve un passage rassurant, chaleureux ....ambre narguilé sera maintenant toujours associé , pour moi, à ce borodine..un narguilé à l'ambre russe...ouh la la, ça promet !!
    Parfums et vêtement...très bien...et parfums et musique?
    Pour terminer, une dernière chose amusante, comme je tapais trop rapidement France musique, la saisie prédictive m'a proposé deux fois France musquée...ce serait drôle, une radio perfumistas appelée France musquée ..non?

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    1. Bonjour Arnaud et bienvenu !

      Tu sais que t'es perfumista quand ton T9 t'arrange les mots en odeurs ;)

      Belle coincidence en tout cas. L'association musique parfum c'est toujours génial, on est des grands adeptes ici ;)

      J.

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