vendredi 14 août 2015

le snobisme des amateurs de parfum : l'enfer, c'est les autres. (partie I)

 Phoebus, au rapport.



*Dans les épisodes précédents* 


Rappelez-vous, c'était il y a quelques années : je vous parlais du snobisme des amateurs de parfum sous un angle introspectif, qui renvoyait à notre propre rapport au parfum, au développement de notre sens critique et à la phase de suffisance particulièrement développée par laquelle nous sommes tous passés. Quand l'égo se gargarise de ses connaissances et fait de la culture de sa différence une priorité, il empêche la vraie critique objective.

Aujourd'hui nous élargissons le cercle de l'étude pour y inclure... Les autres.
Je vous vois venir et : non, cet article n'a pas pour but de me plaindre du mauvais goût des jeunes, des moins jeunes et des sillages que je croise à Châtelet. Cet article n'a pas pour but de descendre, au hasard, Black Opium. (au hasard hein).

Je vous parle d'une aventure encore PLUS effrayante. Je vous invite à entrer DANS LA TÊTE de la cliente Black Opium. Observer SON regard sur la parfumerie. 

Grâce à Twitter, qui rend publics tous les messages qui y sont postés, et à sa fonction "recherche", je vous donne accès au fil de pensée spontané de ces consommateurs qui pèsent si lourd sur le marché du parfum que nous chérissons. En choisissant soigneusement mes mots-clés, c'est à travers 6 chapitres que nous allons observer ces êtres, leurs émotions, leurs peurs, et parfois même leur mœurs, si différents des nôtres.

Les cardiaques, les femmes enceintes, les intolérants aux émoticônes et les nazis du Bescherelle sont invités à fermer dès à présent cette fenêtre pour leur propre protection.



CHAPITRE 1 : Bleu de Chanel.






C'est tout simplement la star du réseau social.

Bleu de Chanel, chez les passionnés, ça a fait tout un foin en 2010 : pour les plus durs, c'était une insulte à la maison historique, pas moins. Pour les plus indulgents c'était un jus neutre, sans émotions, qui n'a rien inventé mais a le mérite d'être équilibré et plutôt agréable. Cependant tous s'accordent à dire que c'est une déception, loin en dessous des standards de la marque.

C'est devenu le succès commercial qu'on connait. Qui sont les acteurs derrière cette ascension ? Enquête. 


 
*moi quand j'ouvre twitter*









Tel Eau Sauvage en son temps, Bleu devrait-il son succès aux femmes qui, mutines, le chapardent dans le rayon masculin ?...








 ... Heureusement Le Rat est présent pour rappeler aux jeunes donzelles d'avoir l'obligeance de rester dans leurs zones de genre.
Mais alors, d'où vient ce succès ?














Harry est un membre du groupe idole des jeunes One Direction.








*asperge un bâton de Bleu*
*le jette par la fenêtre ouverte*












Dès lors, Bleu convoque la naissance du sentiment romantique chez les jeunes filles en fleur...












 ... De manière TRES intense ...



On n'a pas la même définition du sexy.








     ... Voir TRES TRES intense ...
















    . . .


 "Nina, arrête l'ordinateur et descend tout de suite, on va être en retard à ton cour de poney".














Mais le malaise ne s'arrête pas là :












#TuEnAs14






Elles sont hors de contrôle, Bleu de Chanel engrange toutes les déviances sexuelles #ila12ans











n'est pas harry qui veut.





Pourtant, bilan :

















 Niall est un autre membre apprécié du groupe pop sensation, One direction.















 Les porteurs de Bleu se plaisent très souvent à détourner la citation de Monroe. Comme si c'était sexy.








A la rigueur, elle apprécie d'être
sous terre pour ne pas avoir à sentir
ce qu'on a eu l'audace d'associer à son nom.





 Non : Coco se retourne dans sa tombe.

















 *    *    *    *    *




C'est tout pour aujourd'hui ! Nous venons de lever un premier voile sur le mystère des consommateurs lambda. Demain, je publierai le chapitre 2 dans lequel nous observerons ces même spécimens confrontés au célèbre N*5 de la même marque.

/!\ Spoiler alert : ils sont restés au stade anal.




6 commentaires:

  1. Bien sûr, je n'arrête pas de dénoncer le nivellement par le bas depuis des années, on me traite d'élitiste sur les forums, j'ai été lynchée sur au parfum pour simplement avoir oser écrire que je portais tel parfum avec tel sac de luxe, oui parce que les connes auparfum, elles sont aussi connes que celles de Twitter, elles portent Lancel et Longchamp made in China, moi c'est Céline, Saint Laurent et Chanel, et ça c'est pas normal évidemment, avec leur petite mentalité étriquée, enragées toutes contre Lutens pour oser commercialier des parfums à 600 euros, elles pourront jamais s'en offrir un, elles ne sont pas des américaines ou russes aisées, leur petite mentalité socialisante, égalitariste ne peut l'accepter.
    La réalité ou reality check comme on le dit aux États-Unis, la parfumerie française s'adressait principalement à la bourgeoise jusque dans les années 70. Dans les années 50 et 60, Diorling, Doblis et Cabochard c'était pas l'ouvrière ni l'employée de bureau du coin qui portait ses superbes cuirs chyprés. Aujourd'hui, Dior, Guerlain etc ont été rachetés par des grands groupes, la politique du profit, mondialisation, il faut vendre et plaire à toutes les classes sociales, aux plus jeunes possible, hors de question de lancer des parfums raffinés et élégants, il faut du sucre et du caramel, de la guimauve La Vie Est Belle, parce que la pétasse Twitter, c'est ça qu'elle apprécie et aime, lui proposer un chypré, évidemment elle achètera jamais!

    Emma

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    1. Personnellement je suis de l'avis de Mathilde Laurent : le parfum peut se populariser et être accessible à toutes les bourses. Un parfum à 20 euros ne me dérange pas s'il vaut ses 20 euros, idem pour un parfum à 100 euros s'il vaut ses 100 euros. La créativité peut jaillir de partout, elle n'est pas fonction du prix ce serait infiniment vulgaire de le penser.

      Tout le monde a la possibilité de s'offrir quelque chose de convenable.Il faut juste avoir de la culture pour savoir le repérer (et se faire une culture c'est gratuit).C'est un peu ce que je reproche implicitement à ma génération via cet article.

      Le problème c'est quand un parfum à 90 eu en sent 20. (et c'est souvent ça). Le problème c'est le lyrisme de gare pour vendre avec de la poudre aux yeux.
      Le nivellement par le bas a des causes multiples et plus complexes que la simple demande d'un consommateur non initié.

      Bonne soirée,

      Phoebus

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  2. J'ai beaucoup d'estime et admiration pour Mathilde Laurent, La Panthère est un des meilleurs parfums depuis de nombreuses années. Le problème c'est la démocratisation du parfum pour des raisons commerciales. Aujourd'hui, dans la plupart des Sephora aux États-Unis, Yves Saint Laurent il y a pas le choix, c'est uniquement Black Opium. Alors oui quand on a 12 ans, c'est génial Black Opium, ça sent hyper bon, c'est fun fun fun et sexy mais quelle femme de 45 ans peut sérieusement porter une sucraille pareille au quotidien?

    La culture? Avec la mondialisation, le modèle économique actuel, il y a plus de culture. Quand je vais à un concert de musique classique au Carnegie Hall ou un opéra au Metropolitan Opera House de New-York, la moyenne d'âge c'est 70 ans, et vraiment j'exagère pas, il y a pratiquement aucuns jeunes, peut-être deux ou trois asiatiques, c'est les seuls aujourd'hui qui apprennent et jouent du classique. Pendant ce temps-là, les médias nous font croire que le rap et le hip hop, c'est de la culture, que ça vaut Beethoven et Wagner. Quelle supercherie vraiment!

    Dans la mode, même chose, il y a plus rien, tout est commercial. Dans tous les domaines, la démocratisation de la société et la mondialisation riment avec médiocrité.

    La génération Twitter me fait vraiment peur. La langue française, malmenée par les hommes politiques, le pire c'est Stéphane Le Fol, incapable de s'exprimer correctement, ordi pour ordinateur etc, des anglicismes dans tous les sens. Les journalistes, les médias, il y a un relâchement général dans la société, et les gens ont l'air d'accepter.

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    1. Ce que vous décrivez n'est pas faux, mais attention à ne pas exagérer pour rester dans la pertinence : le hip-hop a une culture propre et il ne convient pas de le comparer avec la musique classique, dont il ne se prétend ni l'héritier ni le concurrent. C'est une culture née et développée récemment, donc tous les paramètres sont parfaits pour son développement... On n'a pas à classer les cultures entre elles, toutes se valent, même celles qui nous échappent, le problème c'est ce que les gens en font (on n'en font pas, justement).
      Cela dit je suis optimiste : il y aura toujours un noyau dur d'amateurs de musique classique. Son plus proche héritier est sans doute la bande originale de film, qui fédère beaucoup plus facilement et peut être une première étape/une initiation à ce genre.

      Ensuite, pour la génération twitter, il faut le prendre au second degré, ça ne représente aucunement la totalité de cette génération. Sur twitter, d'ailleurs, je parle avec d'autres jeunes passionnés de parfum, et c'est un véritable bouillon de culture (qui dépasse les frontières de la parfumerie). En voyant que je venais de poster un article ayant pour titre "le snobisme.." une jeune demoiselle m'a immédiatement recommandé l'émission "les chemins de la cultures" qui parlaient de cette thématique en mars dernier, par exemple.

      J'ai peut-être eu tord d'entamer cette série, si les gens n'en retiennent que le côté négatif. Il y a plein de jeunes gens prometteurs mais je ne peux pas faire un article basé sur eux... (encore que...).

      P.

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  3. MDR cet article tout comme le deuxième de la série m'a bien fait sourire! Ces personnes sont jeunes je suis sûre que leur odorat se développera avec le temps et qu'enfin ils ressentirons cette sensation de ouf quand on a un flashback dans un beau souvenir après avoir sniffé un parfum. Ouais ouais gros.

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    1. "un flashback dans un beau souvenir"... Sir Becherelle pardonne moi..

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