samedi 16 juillet 2011

Batucada – des fruits, de l'eau de source, du fun !

Par Phoebus.

(Oui d'ailleurs, je vous préviens d'avance : ces prochaines semaines vous allez en bouffer du Mister Phoebus. Parce qu'à l'heure où j'écris, Docteur Jicky profite de ses RTT de blogueur et se tartine d'écran total quelque part dans le Sud de la France...).

...Du coup moi, j'ai bien envie de profiter qu'il ne soit pas là pour écrire sur un parfum qu'il n'aime pas, tiens. A savoir : la prochaine nouveauté de l'Artisan Parfumeur, j'ai nommé Batucada (et là je précise pour ceux qui n'ont pas prit Portuguais LV3 au lycée, prononcez "batoucAda" avec l'accent tonique sur la majuscule) ! 

 

Pour la petite histoire, la présentation de Batucada le 29 juin dernier était la première invitation officielle de Dr Jicky & Mr P dans le showbiz' de la Parfumerie, on n'était pas peu fier. Mais l'administration de ma fac a certainement dû en entendre parler parce qu'il est évident qu'elle a alors tout mit en place pour me poser une série d'examens en plein dans la même période... (ma fac est méchante). (enfin j'me plains mais de toute façon j'y serais pas allé quand même, étant un "perfumista des champs"...). Cependant cette injustice, ce coup du sort m'a sans doute été bénéfique puisqu'il m'a permit de sentir le parfum à l'aveuglette, sans recevoir au préalable tout le blabla marketing, la liste des composants ect, en bref toutes ces choses qui ont pu amener ceux qui étaient présents au lancement à être déçus. Jicky nous expliquera pourquoi et nous dira tout le mal qu'il en pense dans un futur article sur Auparfum, featuring Opium, featuring un-troisième-internaute-dont-le-pseudo-m'échappe (voilà pour les gossips).

Mais revenons-en à Batudaca : j'annonce la couleur tout de suite, c'est un fruité-floral. Je vous vois déjà lever les yeux au ciel, "ENCORE un fruité...". Je ne vous en veux pas, je n'ai moi-même pas pu contrôler mes orbites quand je l'ai senti pour la première fois. Surtout qu'en l'espèce, il ne va pas taper dans le fruité original, avant-gardiste et délicat comme a pu l'être Mûre et Muscs lors des débuts de la marque. Non, ici l'Artisan Parfumeur nous parle de citron, de menthe, de fruit de la passion et de noix de coco, en louchant sans complexe sur la composition de l'énième déclinaison d'Escada. Ce qui "sauve" le parfum, c'est évidemment d'avoir été lancé par une marque qui se soucie de la qualité des matières premières, de l'équilibre de la composition, et qui ne sous-estime pas l'importance des notes de fond (...Acqua di Gioia, jte parle !). Toutes ces choses font que, comme toujours avec l'AP, nous avons affaire à un parfum aux fondations irréprochables. Mais est-ce que l'âme y est ?





La Batucada est une ramification de la samba et signifie "battements de coeur" en brésilien. L'objectif de ce parfum est plutôt simple : nous faire voyager en Amérique du Sud pour vibrer sur un air latino, avec éventuellement un cocktail local à la main (pour ceux qui ne conduisent pas). Bon. Ca c'est très subjectif. En tout cas, moi, en sentant Batucada, je ne suis pas démangé par l'envie de me mettre des pinces à linge sur les tétons pour secouer les épaules sur le dernier tube de Shakira. Le départ frais et tonique (menthe/citron/glace pilée) nous donnerais en revanche presque soif. Il évoquera de façon saisissante la caïpirinha aux amateurs, ou à défaut, une bouteille d'Oasis tropical (je sais, c'est moins classe....). Le sillage est bien présent, mais se rapproche considérablement de la peau avec les notes de cœur. Le parfum s'exprimera alors de différentes manières selon les peaux : certains ne sentent pas du tout les bois annoncés (vetiver du brésil, patchouli 'transparent'...), d'autres ne perçoivent pas l'aspect floral/solaire (ylang, tiaré). Certains rares malchanceux feront tourner le parfum et se retrouveront avec l'équivalent d'un déodorant ushuaïa fruit de la passion (VDM). Pour ma part, j'ai de la chance, j'ai droit à un joli ylang finement boisé/salé, qui m'évoque volontiers une peau hâlée, chauffée par le soleil. Rien d'avant-gardiste, en somme, mais c'est bien sympathique.




Ce Batucada m'avait vraiment déçu, en le sentant sur poignet au premier test. Je vous invite donc à le porter "pour de vrai", dans le cou, car c'est là qu'il exprime le mieux ce qu'il a a dire. J'ai eu le "déclic" en le portant, en plein milieu de la nuit, alors que je ne savais plus quoi enlever pour avoir moins chaud... Et depuis j'ai du mal à me passer de sa fraicheur sucrée/salée pour dormir ! De jour, il est très confortable également, pas du tout prise de tête, ni envahissant ni mièvre (deux grands dangers pour un fruité). Ah, et il n'est pas si sucré que ça hein ! (et un bon point pour l'Artisan, un !).



Un sage Chanelophile (==> Dau) a dit un jour que la vraie force de l'Artisan Parfumeur est de savoir rendre portables des notes difficiles (comme l'encens de Passage d'Enfer), ou d'anoblir des matières qui ont souffert de leur réputation (comme le patchouli de patchouli patch). Avec Batucada, je pense que l'Artisan a redoré le blason des fruités, en offrant une composition qualitative à cette famille qui ne manque certes pas de membres, mais beaucoup de pointures.

9 commentaires:

  1. Ah, Phoebus !

    J'aime toujours autant te lire. Et une fois arrivée au bout de l'article, je me suis dit : "Ooooh, déjà fini ! C'était trop bon, je recommence". ;-)

    Enfin un fruité qui me donne envie en te lisant (d'habitude, j'aime pas trop ça...), dès qu'il arrive en Belgique, c'est certain je ne le loupe pas et il aura une place privilégiée dans le cou...

    A bientôt,
    Et au plaisir de te relire très vite ! ;-)
    Bises,
    Vivi

    RépondreSupprimer
  2. Il m'a quasi fait envie alors qu'en théorie, c'est tout ce que je déteste coté matières... Mais en même temps, avec l'Artisan, j'ai pris l’habitude de me méfier...Dans le registre fruité, il ont déjà su me convertir avec Timbuktu (très encens, mais vraiment fruit très juteux en même temps)... Malheureusement, leur Ananas Fizz avait été une grosse déception, alors, j'attend de voir. Celui-là est peut-être THE bon plan pour faire djeune à la mode sans déchoir? (En même temps, je me fiche royalement de porter des parfum de vieux crouton...)

    RépondreSupprimer
  3. Oh,moi aussi c'était ma première invit' officielle.
    On aurait pu s'y croiser sauf que... que moi non plus je n'y suis pas allé ! :D

    Trop loin, pas le temps...

    Du coup merci pour l'article car ils n'ont pas voulu me l'envoyer et du coup, même si c'était loin de m'empêcher de dormir, j'étais resté avec la curiosité du gars qui a loupé le truc qui présentait le dernier machin à la mode !

    Reste à le sentir pour de bon quand même un de ces jours (pour moi ce sera sur mouillette comme toujours) mais merci pour l'avant goût, on s'y croirait, sinon à la soirée présentation au moins devant le flacon !

    RépondreSupprimer
  4. Oui dans "sauf que... que" il y en a un de trop, désolé je l'ai vu trop tard.

    RépondreSupprimer
  5. Merci Vivi !Oh je ne connais pas encore assez bien tes goûts pour deviner s'il arrivera à te plaire ou non... Donc on verra ! ^^. Ce qui le rend plus complexe que ses comparses fruités, c'est une petite dimension cracra/salée/boisée (à laquelle je n'aurais pas fait attention si Opium ne m'en avait pas parlé), qui sauve le parfum de l'ennui ! C'est infime, mais une fois qu'on la repéré, on l'imprime vite !



    Merci Dau ! Mais permet moi de te corriger, tu ne portes pas vraiment des parfums de vieux croûtons... Mais Plutôt des parfums de VIEILLES CROUTONNES x) !! (number five forever !).


    Merci Nezherbes ! Aie pas sympa de pas t'avoir envoyé le parfum... Moi j'ai de la chance d'être en collaboration avec Jicky, qui est Parisien, a pu assister à la présentation, et m'a envoyé un chti décan de la bête juste après. Il n'a pas été très emballé par le parfum, comme pas mal de ceux qui étaient présents, et il semblerait que la présentation y ait été pour beaucoup. Ils développeront tout ça dans leur article pour auparfum... :/ !

    p.

    RépondreSupprimer
  6. Un fruité coco, bof.
    Sauf que là vous me prenez par les sentiments : caïpirinha, note cracra/salée/boisé... Pour peu que le vétiver n'échappe pas à ma peau et à mon nez.
    Il va falloir tester ça et vite (me dis-je), dans le cou, j'ai bien noté.
    Cet article est très sympa, merci Phoebus.

    RépondreSupprimer
  7. Merci amalia ! Bon, la coco est vraiment épisodique...Rassure toi, elle ne se fait pas remarquer ! Le parfum est surtout axé sur le duo menthe citron au départ (caïpirinha, donc), et ensuite c'est plutôt fruit de la passion/mangue mais en backstage, derrière le choeur floral boisé. La note cracra-boisée-salée dépendra de ta peau. C'est un peu la roue de la fortune, si tu ne l'as pas, tu ne trouveras sans doute aucun intérêt au parfum... Je croise les doigts pour toi !

    RépondreSupprimer
  8. Bonjour Phoebus,

    Je ne sais pas encore très bien moi-même ce qui peut me plaire...

    La figue, c'est certain, les fleurs blanches aussi (pas trop le muguet, il faut que je tente à nouveau), la violette évidemment, l'iris grâce à Dau, je suis possédée par le santal, le vétiver c'est encore difficile mais j'y travaille, l'oeillet me fascine, la pivoine me trouble, la complexité d'un parfum m'enchante, sa simplicité me rend sereine et son originalité me donne des étoiles dans les yeux...

    Jamais, je n'aurai pensé aimer Womanity (sacré Opium et sa façon de me le décrire) mais c'est sa note salée qui m'a séduite...

    Bref, c'est toujours un peu la surprise ! Alors pourquoi pas Batucada ? La note cracra/salée/boisée me tente bien... On verra !^^

    Bonne semaine ;-)

    RépondreSupprimer
  9. Phoebus je t'aime !!!!

    Diane

    RépondreSupprimer