Par Phoebus.
J'ai partagé ma nuit dernière entre
étudier le dernier Artisan, Séville à l'Aube et aider une amie
pour une rupture difficile. Je ne sais pas, parfois le hasard épouse
bien la situation - et si j'avais su en appliquant cette fleur
d'oranger épicée que ce serait pour sauter dans une voiture en
catastrophe quelques heures plus tard, mon choix n'aurait pas été
différent.
You can have it all but how much do you
want it? You make me laugh Give me your autograph Can I ride with you in your B.M.W ? |
Je suis sûr qu'elle ne remarque rien,
mais j'ai toujours une jolie curiosité sur le poignet, chaque fois
que je passe la voir. Un test comble parfaitement les 10 minutes à
tuer qui me séparent de chez elle, puis s'oublie entre les cendriers
sur le balcon. Pourtant dans la moiteur d'un soir d'août, Séville à
l'aube s'est révélé délicieusement persistant – mais soyons
honnêtes, je n'ai pas attendu qu'il monte à mes narines, j'ai
quasiment eu le nez scotché dessus toute la nuit.
J'ai tout de suite accroché avec
l'envolée florale verte et croquante. Certes, sans surprise : ce
sont entre autres les notes et les effets qui me séduisent le plus
facilement en parfumerie. Pour cause, je serais incapable de discuter
de la qualité des matières utilisée, mais ce qui ressort avec
évidence, c'est qu'elles sont savamment orchestrées. Au bout de
quelques minutes on bénéficie déjà d'une rondeur, d'un fini
velouté en soutenance de l'envolée blanche et verte qui rend
l'expérience particulièrement satisfaisante. Il s'agit des prémices
du fond, une vague de baumes et d'encens contenue derrière ce mur
végétal qui irradie de sensualité.
You need to be yourself You can't be no one else |
Les choses se sont un peu épicées
après un énième coup de fil, une décision à prendre, mais cette fois ci c'était la
goutte. Pendant que mon amie jetait pêle-mêle des noms d'oiseaux et
les affaires de son future ex jules dans un sac de sport, un coin de
mon esprit admirait avec attention le twist clairement oriental que
prenait SALA. C'est une phase assez décisive pour déterminer si oui
ou non on a terriblement besoin de ce parfum : certaines peaux vont
gâter de sucre la fleur d'oranger et transformer le porteur en corne
de gazelle géante (c'est habituellement ce que fait la mienne, mais
pourtant pas avec ce parfum, donc ne balisez pas tout de suite et
essayez malgré tout !). A ce stade et si vous n'êtes pas malchanceux, la myrrhe et le benjoin sont plus
discernables. Le fond apporte un souffle chaud, sec et vibrant sur la peau,
toujours vecteur des bribes d'écho vert et blanc du départ.
You need to find a way for what you
want to say But before tomorrow |
Et nous voilà en pleine nuit dans la
voiture, à rouler un peu trop vite pour en finir au plus tôt, jeter le sac, récupérer ses affaires.
Séville à l'Aube est une composition
de Bertrand Duchaufour, inspiré du souvenir d'une nuit andalouse de Denyse Beaulieu.
Loin d'être un simple soliflore, ou un exercice de style autour de
la fleur d'oranger, SALA est un véritable parfum,
construit, complexe, cohérent. Il s'annonce comme un must-have du
summer-perfumista, mais je suis sûr que Denyse sera tout aussi
contente d'apprendre qu'il vous accompagne d'un bout à l'autre du spectre de la passion.
He sits in a corner all alone He lives under a waterfall No body can see him No body can ever hear him call |
Voila, moi, après un départ qui dure un peu trop, je sucre... et vraiment, c'est atroce. Une corne de gazelle géante, tout est dit et c'est non merci!
RépondreSupprimerJ'ai eu la même expérience que DAU et pourtant j'aurais tant voulu que Séville à l'Aube me suive jusqu'au bout (ou l'inverse). Mais voilà, la belle fleur d'oranger se transforme très vite en patisserie orientale, oui en corne de gazelle, hélas! Et comme je ne supporte pas l'excès de sucre...
RépondreSupprimerSur moi, Séville à l'aube est exquis du début à la fin : un départ vert et aldéhydé qui se fleurit assez rapidement sans se sucrer outre mesure hormis le pétillement du benjoin, mais le fond représente surtout la lavande utilisée, très sèche et râpeuse (loin des poncifs de la lavande usuelle)
RépondreSupprimerVraiment un gros coup de cœur et un des essentiels de l'été !
Jicky
Hello,
RépondreSupprimerJe suis d'accord, ce parfum est superbe. Il m'évoque quelque chose de sacré, un sentiment " hors du temps " assez particulier. J'espère qu'il restera au catalogue, en édition éphémère Mandarine oui ( peut être ) mais Séville à l'Aube non, quel parfum abouti !
Je suis contente de revoir Phoebus (tout en espérant que Jicky se porte bien).
RépondreSupprimerJe n'ai toujours pas testé cette fleure vénéneuse. Mais comme j'en ai envie ! J'aime relativement bien le travail de Duchaufour et Grain de Musc maîtrise son sujet donc je pense que le résultat ne peut être qu'à la hauteur.
Bonne fin de vacances !!
Diane
J'ai une chance inouïe: point de corne de gazelle sur moi !A la fois frais, sensuel, enveloppant. J'espère moi-aussi qu'il restera au catalogue...
RépondreSupprimerJ'ai parlé au vendeur des galeries Lafayette la dernière fois et il disait que c'était pas impossible qu'il reste étant donné son succès.
RépondreSupprimerJ.
Ça m'arrangerais bien parce que je n'ai pas eu le temps de le tester sur peau et pourtant là j'en ai envie.
SupprimerDeux scénarios possible : soit je pâtisse (comme dau et Hermeline) et je noie mon chagrin dans Le Parfum de Thérèse, soit je fais partie des élus (Phoebus, Jicky, Patrice, Dominique, Zab...) et je me l'offre. A suivre !
Et bien je fais partie des élus ! J'ai cédé à SALA ce matin, il parait qu'il pétille sur ma peau, en tout cas ce n'est que du bonheur.
RépondreSupprimerLes notes vertes et de sève des premiers instants s'assèchent peu à peu, puis la fleurs d'oranger, en sourdine jusque là, reprend ses droits et se sucre légèrement, pour mon plus grand plaisir.
Bienvenue parmi les élus Amalia !! Ca c'est vraiment trop cool que SALA te sied à ravir !
SupprimerMême après les mois d'été passés, j'en suis encore fou <3
J.